Le Français Benjamin Brière et le Franco-Irlandais Bernard Phelan, qui étaient détenus dans la prison de Mashhad dans le nord-est de l’Iran, ont été libérés, a annoncé ce vendredi 12 mai le ministère français des Affaires étrangères.
Benjamin Brière, âgé de 37 ans, avait été arrêté en mai 2020 sous l’accusation d’espionnage. Bernard Phelan, 64 ans, consultant en tourisme, avait de son côté été arrêté le 3 octobre 2022 pour atteinte à la sécurité nationale.
Les deux hommes, qui ont toujours clamé leur innocence, ont été libérés pour raisons humanitaires alors que leur état de santé s’était particulièrement dégradé ces derniers mois.
« Benjamin Brière et Bernard Phelan vont retrouver leurs proches. C’est un soulagement. Je salue leur libération », a dit Emmanuel Macron sur Twitter. « Nous continuerons à agir pour le retour de nos compatriotes encore détenus en Iran », a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie irlandaise Micheal Martin s’est, de son côté, dit ce vendredi « soulagé » de la libération du Franco-Irlandais Bernard Phelan. « Bernard Phelan a été libéré de prison en Iran et est maintenant sur le chemin du retour vers sa famille. Les sept derniers mois ont constitué une épreuve très difficile pour Bernard et sa famille et je suis heureux et soulagé qu’elle soit maintenant terminée », a déclaré M. Martin dans un communiqué.
Libres, enfin. Benjamin Brière et Bernard Phélan vont retrouver leurs proches. C’est un soulagement. Je salue leur libération. Merci à tous ceux qui ont œuvré à cette issue. Nous continuerons à agir pour le retour de nos compatriotes encore détenus en Iran.
À l’occasion d’un échange vendredi matin avec son homologue iranien, Hossein Amir Abdollahian, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a précisé dans un communiqué avoir « rappelé la détermination de la France pour que les autres citoyens français encore retenus en Iran retrouvent, eux aussi, leur pleine liberté rapidement et bénéficient de leur droit à la protection consulaire ».
D’après le site Flightradar24, un Falcon 900 de la compagnie Airlec, spécialiste des transports aéromédicaux, a décollé de Mashhad à 14h50 locales (13h20 heure de Paris, 11h20 TU) pour l’aéroport de Paris-Le Bourget où il devrait atterrir en fin de journée.
Un geste de bonne volonté de Téhéran ?
Les autorités iraniennes affirment qu’il s’agit d’un geste de bonne volonté pour des raisons humanitaires, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. En fait, les deux hommes ont été libérés pour apaiser les tensions entre l’Iran et la France, mais aussi les pays européens ; mais aussi pour neutraliser les groupes d’opposition qui agissent contre l’Iran en France, mais aussi dans les pays européens.
Des mesures identiques pourraient intervenir également à l’égard des autres Français qui sont détenus en Iran pour espionnage ou pour d’autres raisons, contre la sécurité nationale, selon des sources informées de ces derniers jours. Donc, on peut s’attendre à une normalisation des relations.
L’Iran espère normaliser ses relations avec la France et les pays européens, notamment en libérant les ressortissants européens qui sont détenus en Iran. En contrepartie, l’Iran exige la libération des diplomates et des ressortissants iraniens qui sont détenus notamment en Belgique et en Suède, donc on peut s’attendre à un échange de prisonniers dans les prochains jours.
Toujours des ressortissants derrière les barreaux
Quatre ressortissants français restent encore détenus en Iran, dont Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés le 7 mai 2022 « lors d’un séjour touristique », selon leurs proches, ainsi qu’un consultant de 35 ans, Louis Arnaud, arrêté le 28 septembre à Téhéran alors qu’il visitait le pays. L’identité d’un autre Français détenu n’a jamais été rendue publique.
La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, a, quant à elle, été libérée le 10 février, mais elle ne peut pour l’heure quitter le territoire iranien.
Depuis des mois, Paris dénonce sans relâche des détentions qu’il juge arbitraires, employant même le terme d’ « otages d’État ». Comme la France, d’autres pays européens et des défenseurs des droits humains accusent Téhéran de détenir des dizaines d’étrangers sous des prétextes fallacieux dans une stratégie de prise d’otages pour arracher des concessions à l’Occident. Mais face à un régime qui multiplie les emprisonnements et les condamnations à mort, la marge de manœuvre pour libérer les Occidentaux s’est fortement réduite.