En Espagne, l’inquiétude d’une probable non reconduction de l’accord de Partenariat dans le domaine de la pêche durable (APPD) entre le Maroc et l’Union européenne s’intensifie de plus en plus à l’approche de la date d’échéance. Cette semaine, c’est au tour du parti politique Vox d’en rappeler les conséquences sur l’économie du pays.
La députée du groupe parlementaire Vox de Malaga, Purificación Fernández, a dénoncé, lors de la séance plénière de jeudi, les « graves conséquences que subira la flotte andalouse » après la confirmation de « ce que nous craignions« , à savoir le non-renouvellement de l’accord de pêche Maroc-UE.
Selon Fernández, la non reconduction de cet accord de pêche « entraînera pour l’Andalousie la perte de près de cinquante navires« , dont la plupart ont un port à Cadix, tandis que « quelque 500 familles ne pourront pas pêcher sur ces côtes, ce qui engendrera des pertes de l’ordre de 4 millions d’euros« .
« Nous ne comprenons pas comment les décisions les plus importantes du secteur sont prises dans les bureaux de Bruxelles, loin de la souveraineté nationale et dans le dos des pêcheurs« , a poursuivi la députée de Vox, après avoir rappelé qu’avec près de 8.000 kilomètres de côtes, « le secteur de la pêche espagnol génère 20% de la production européenne totale et est le premier État membre dans ce domaine« .
Contrairement à « l’importance d’avoir la souveraineté dans tous les secteurs de notre pays, que Vox défend, on trouve un Premier ministre comme Sánchez, qui privilégie toujours ses propres intérêts, même s’il s’agit de ceux de pays tiers, qui n’ont rien à voir avec les intérêts du peuple espagnol« , a-t-elle souligné.
Fernández a également critiqué le fait que les pêcheurs espagnols soient contraints de respecter une réglementation communautaire exigeante, alors que les pêcheurs d’Almeria doivent voir comment « les navires marocains pêchent dans les eaux espagnoles avec des filets dérivants, également connus sous le nom de « rideaux de la mort », qui sont interdits dans notre pays, sans qu’il ne leur arrive quoi que ce soit« .
Pour la députée de Vox, il s’agit d’un « pas de plus dans l’application des politiques de l’Agenda 2030 qui nous sont imposées par Bruxelles » et face auxquelles le Parti Populaire « baisse la tête et assume« , raison pour laquelle elle a demandé au gouvernement de Moreno Bonilla de prendre les mesures nécessaires pour défendre les pêcheurs andalous.
Rappelons que pour le moment, aucune négociation concernant le renouvellement de cet accord n’est en cours, tel avait affirmé la Commission européenne dans une déclaration adressée à Hespress. En outre, les pays européens concernés, l’Espagne en particulier, attendent avec impatience la décision de la Cour de justice de l’UE qui pourrait être rendue avant la date d’expiration de l’accord, soit le 17 juillet prochain.
Il convient de noter que cet accord octroient des licences à 132 chalutiers de 10 pays européens. Sur le total des navires, 93 sont espagnols, d’où l’inquiétude constante vu l’énorme perte économique à prévoir, alors que le reste est réparti entre le Portugal, la France, l’Allemagne, la Lituanie, la Lettonie, la Pologne, les Pays-Bas, l’Irlande, l’Italie, en plus du Royaume-Uni.