06032023Headline:

Mauritanie: des électeurs très mobilisés pour un triple scrutin décisif

Le stade se situe dans la commune de Tevragh-Zeïna, le plus important moughataa (département) de Nouakchott, mais également la plus cossue. On distingue énormément d’électrices, les femmes participant de plus en plus à la vie politique du pays. Il y a également beaucoup de jeunes car la grande nouveauté de ce scrutin, c’est l’instauration d’une liste nationale spécialement dédiée aux candidats à la députation, âgés de moins de 35 ans.

Des bureaux électoraux ouverts avec du retard
À El Mina, commune populaire de la capitale, il y a aussi beaucoup d’intérêt pour ce triple scrutin, malgré des couacs notables. Quelques bureaux de vote ont ouvert avec plus d’une heure, voire deux heures de retard. Il y a des cartes d’électeurs manquantes. Rappelons que, pour ces élections, c’est au moment du vote que l’on retire sa carte d’électeur. Le déroulement du vote est très lent, avec parfois vingt minutes entre deux votants.

Mais il y a déjà des irrégularités dans le processus. Aux portes du Stade olympique par exemple, profitant de la complexité du scrutin (il faut glisser six bulletins dans l’urne) et du manque d’instruction de nombreux électeurs, plusieurs personnes, visiblement missionnées par des partis politiques, abordent les votants pour les « sensibiliser » sur le mode de scrutin. En réalité, ils indiquent quelle case cocher sur le bulletin, ce qui revient à désigner la formation politique pour laquelle il faudrait voter.

Des électeurs mobilisés
Beaucoup de jeunes et surtout beaucoup de femmes figurent parmi les votants : « Les femmes mauritaniennes expriment de plus en plus leur voix et représentent aussi le «parti» des femmes [Depuis 2013, une liste nationale est réservée aux femmes candidates aux législatives, NDLR], ce que je trouve très intéressant pour un pays africain et musulman » ; « On a vu que la jeunesse d’aujourd’hui représente 75% de la population. Ces jeunes sont dynamiques, ils travaillent comme il faut, ils connaissent mieux le domaine politique par rapport à nous qui sommes des mères de famille. Nous sommes allées à l’école, on a fait des études mais le fait d’avoir des enfants nous a empêché d’accomplir beaucoup de choses. »

En périphérie de Nouakchott, la commune populaire d’El Mina accueille également de nombreux électeurs, comme ce jeune votant qui est venu donner sa voix afin que la jeunesse pèse politiquement dans le pays à l’avenir : « La plupart des politiciens font semblant de nous aider. Ils font des dons seulement deux ou trois ans avant la campagne, alors qu’en fait ils veulent seulement s’enrichir. On veut du changement dans le pays et aussi ici à El Mina, l’un des quartiers les plus vieux de Nouakchott. » Mais dans cette commune, certains bureaux ont ouvert avec plus d’une heure de retard: « Depuis lors, ça traîne. Je ne vois pas les gens sortir, je ne vois pas les gens voter. D’habitude, il y avait trois bureaux de vote dans cette école. Cette année, ils n’ont gardé qu’un seul bureau. »

 

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