Les habitants défilent devant le bureau des travailleurs sociaux. Parmi eux Alawanshia, qui porte son bébé dans ses bras et assure ne pas avoir été prévenue de l’opération : sa maison n’aurait pas été numérotée parmi celles à détruire. « On n’a jamais mis de numéro, ni fait de recensement, et moi j’ai six enfants », déplore-t-elle
Pourtant sur la carte d’Aisha, enquêtrice sociale de l’association ACFAV, sa maison est bien notée : « Il y a toutes les bangas qui sont numérotées, on entre dans toutes les bangas. » Après discussion, elles se rendent compte qu’Alawanshia était absente le jour du recensement.
Des situations complexes, urgentes et de dernière minute, il y en a eu plusieurs ces derniers jours, confirme la travailleuse sociale : « C’est un peu chaud, parce que, comme vous voyez, on a des nouvelles familles qui arrivent. Il faut proposer des hébergements là tout de suite, et il y a des gens qui avaient fait des recours, jusqu’à hier soir, ils y croyaient encore. Il y a des familles qui ne voulaient pas quitter leur logement. »
Selon elle, le principal frein « est surtout la déscolarisation des enfants, parce que nos hébergements, c’est au nord et au sud de Mayotte. Mais il y a quand même un suivi derrière, par la mairie, par tous les travailleurs sociaux ».
Autre critique venue des habitants de Talus 2 : la durée du relogement de 3 à 6 mois reconductible. C’est pourtant la même loi appliquée partout en France, répond la préfecture qui affirme que plus de 50% des habitants ont déjà accepté ces propositions.