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Nouvelle constituition: La société civile ivoirienne dit niet à trois mandats pour Ouattara

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Réforme constitutionnelle: La société civile ivoirienne dit niet à trois mandats

Les assurances de Ouattara

La rencontre du chef de l’État, Alassane Ouattara, avec la société civile, bien qu’elle se soit déroulée en l’absence de la presse, a livré quelques secrets.

Juste après cette audience qui s’est tenue jeudi 9 juin, à salle des pas perdus du Palais présidentiel d’Abidjan-Plateau, des responsables d’Ong ont fait le point aux journalistes.

Selon eux, en effet, l’un des points sur lequel tous les leaders des organisations présentes ont insisté, c’est la limitation du mandat présidentiel. « Nous, les organisations de la société civile, en général, on sait ce qu’on veut et la majorité des leaders qui a parlé a dit ”5 ans renouvelables une fois, et être de père ou de mère ivoirien”. Un parent ivoirien, ça suffit. On ne veut plus d’article confligène. On veut un vrai contrat social, on veut le vivre en commun », a déclaré à la presse Dr Marie-Paule Kodjo, porte-parole de la plate-forme des organisations de la société civile pour les élections en Côte d’Ivoire (Poeci).

Cette organisation est une plate-forme d’observation du processus électoral regroupant plusieurs composantes de la société civile engagées pour une démocratie participative, transparente et crédible. Elle dit n’avoir pas abordé la question du comité d’experts mis sur pied par le chef de l’État. En revanche, selon Martie-Paule Kodjo, le président Ouattara aurait dû ouvrir ce comité à d’autres sensibilités.

C’est aussi l’avis de Drissa Soulama, coordonnateur du Forum des organisations de la société civile de l’Afrique de l’Ouest-section Côte d’Ivoire (Foscao-Ci). « Concernant le projet d’élaboration de la nouvelle Constitution, nous estimons que l’élaboration du nouveau texte devrait procéder d’un large consensus et contribuer au renforcement de la démocratie, la réconciliation et la paix. A cette fin, toutes les forces vives de la nation devraient être associées au Comité d’experts pour avoir une équipe pluridisciplinaire », a-t-il fait savoir. Pour M. Soulama, dans la nouvelle Constitution, il faut le renforcement du principe de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Concernant l’indépendance de la justice, dit-il, ”l’autorité du Conseil supérieur de la magistrature (doit être) remise à un magistrat désigné par ses pairs”.

Tapé Mambo Lucien, président de la plate-forme de la société civile de Côte d’Ivoire, s’est, lui, réjoui de ce que l’essentiel de ce qu’ils ont retenu soit relatif à deux mandats. « Sur le problème de deux mandats, l’essentiel de ce que nous avons retenu, c’est qu’il y a deux mandats », a-t-il soutenu.

La Coalition ivoirienne des défenseurs des droits humains (Ciddh) ne dira pas autre chose. Sa coordonnatrice, Pédan Marthe Coulibaly, suggère, tout comme ses pairs, la limitation du mandat présidentiel. La Ciddh, poursuit-elle, souhaite également que ”l’article 4 de la Constitution de 2000 soit renforcé avec une spécificité sur les domiciles des défenseurs des droits de l’Homme qui sont inviolables conformément à l’article 6 de la loi n°2014-388 du 20 juin 2014 portant promotion et protection des défenseurs des droits de l’Homme”.

L’on devine aisément, à la lumière des propos de ces leaders d’Ong, que la question de la limitation des mandats a fait l’objet d’une attention particulière. Les rois et chefs traditionnels reçus au Palais présidentiel mercredi dernier ont proposé un troisième mandat, dans la nouvelle Constitution. Très vite, cette proposition a suscité de chaudes réactions sur les réseaux sociaux et dans la presse. D’aucuns y ont vu une volonté du président de la République de rempiler encore, une fois ses deux mandats achevés.

Selon un participant à la rencontre, Alassane Ouattara a réaffirmé son intention de faire deux mandats et de ne pas changer la disposition relative à la limitation des mandats présidentiels. « Il nous a proposé la séparation des pouvoirs, ce à quoi la Poeci adhère complètement. Il nous a proposé un dialogue démocratique, une vraie réconciliation, que les Ivoiriens vivent en commun, mais réellement. La société civile a répondu oui comme un seul homme », déclarait encore Marie-Paule Kodjo.

Y.DOUMBIA

l’inter

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