03292023Headline:

Nouvelles arrestations dans les rangs de l’opposition en Tunisie

La police tunisienne a arrêté lundi Noureddine Bhiri, un dirigeant du parti islamo-conservateur Ennahda, ainsi que Noureddine Boutar, le directeur général de la radio privée Mosaïque FM, qui donne souvent la parole à l’opposition.

En Tunisie, un chef du parti islamo-conservateur Ennahda et le directeur d’une radio privée ont été arrêtés dans la soirée de lundi 13 février. Ces arrestations surviennent dans le cadre d’un coup de filet lancé ce week-end par les services de sécurité tunisiens et au cours duquel des militants politiques, d’anciens magistrats et un influent homme d’affaires ont été interpellés.

Le dirigeant d’Ennahda Noureddine Bhiri, 64 ans, a été arrêté et “emmené vers un lieu inconnu” lors d’une descente de police à laquelle ont participé une centaine d’agents à son domicile à Tunis, a indiqué à l’AFP un porte-parole d’Ennahda, Abdelfattah Taghouti.

Cet ancien ministre de la Justice avait déjà été détenu pendant plus de deux mois début 2022, cinq mois après le coup de force du président Kaïs Saïed qui avait suspendu le Parlement contrôlé par Ennahda, sa bête noire, et s’efforce depuis de le marginaliser.

Dès son arrestation, il avait cessé de s’alimenter et de prendre ses médicaments avant d’accepter d’être perfusé dans un hôpital où il avait été transféré en état de détention. Malgré sa remise en liberté, Noureddine Bhiri faisait toujours l’objet d’une enquête pour des soupçons de “terrorisme”, selon les autorités.

La police a en outre arrêté lundi soir Noureddine Boutar, le directeur général de la radio privée Mosaïque FM, très écoutée en Tunisie, a annoncé ce média. Selon le site Internet de la radio, qui donne souvent la parole à l’opposition, une perquisition a été conduite à son domicile et sa famille n’a pas été informée des motifs qui ont conduit à son arrestation.

Samedi, la police tunisienne avait arrêté l’homme d’affaires Kamel Eltaïef, très influent dans les milieux politiques et longtemps l’éminence grise du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali, ainsi que deux opposants, Abdelhamid Jelassi, ex-dirigeant d’Ennahda, et un militant politique, Khayam Turki, ainsi que deux anciens magistrats.

Homme de l’ombre, Kamel Eltaïef, 68 ans, est vu par de nombreux Tunisiens comme l’un des symboles de la corruption depuis les années de Ben Ali. Lobbyiste avec de solides connexions diplomatiques, Kamel Eltaïef a fait et défait des carrières dans la police et sur la scène politique.

“Complot contre la sûreté de l’État”
Selon des médias locaux, les personnes arrêtées ce week-end sont soupçonnées de “complot contre la sûreté de l’État”.

Depuis le coup de force du président Saïed, plusieurs hommes politiques font l’objet de poursuites judiciaires dénoncées par l’opposition comme des règlements de comptes.

L’opposition accuse Kaïs Saïed d’instaurer un régime autoritaire réprimant les libertés et menaçant la démocratie en Tunisie, où la première révolte du Printemps arabe avait renversé en 2011 la dictature de Ben Ali.

 

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