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Parti unifié, alternance 2020 : Ce que le chef de l’État et son aîné s’apprête à faire

L’aîné et le cadet de la famille Houphouëtiste parviendront-ils à sauver leur ‘’ mariage ‘’ et s’entendre sur la question du parti unifié ?

Rien n’est moins sûr. Et même si le divorce reste une option non encore envisagée, des signes avant-coureurs d’une telle possibilité sont cependant servis par l’actualité politique. Samedi 05 mai 2018, au 4è congrès extraordinaire du Rassemblement des Républicains (Rdr), le parti dont il est le président d’honneur, le président de la République, Alassane Ouattara, s’est voulu clair : « J’ai toujours indiqué que tout le monde pourra être candidat en 2020. Donc n’ayez nulle crainte. Que personne ne se sente exclu. La démocratie jouera pour que ce soit vous les congressistes qui désigniez le candidat que nous présenterons, tous ensemble, pour les élections présidentielles de 2020. Je voudrais insister pour dire que le meilleur d’entre nous sera désigné comme le candidat unique du Rhdp ».

Il fera, par ailleurs, savoir que la condition sine qua non pour figurer dans le prochain gouvernement qu’il entend former, c’est d’adhérer au parti unifié, cassant ainsi l’élan de son allié, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), qui réclame à cor et à cri une alternance en sa faveur en 2020. A défaut, la promotion sans condition d’un cadre de ce parti comme son candidat à la prochaine élection présidentielle. Une sérieuse impasse qui ne laisse présager aucune autre solution que celle de la renonciation d’un de ces poids lourds des Houphouëtistes. Mais lequel consentira t-il cet ultime sacrifice ?

La solution de mai 2005. Cette solution alternative pourrait en effet mettre fin à la crise au sein des Houphouëtistes. Dans dix (10) jours, soit le 18 mai 2018, cela fera exactement 13 ans que les héritiers de feu Félix Houphouët-Boigny mettaient en place, le 18 mai 2005, la coalition politique du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) à Paris. Les quatre partis membres, dont le Pdci- Rda, le Rdr, l’Udpci et le Mfa, ont alors conclu un accord prévoyant la forme de leur participation aux élections présidentielles et celle d’une gestion commune du pouvoir. L’accord prévoit que tous les partis signataires puissent présenter un candidat au premier tour de la présidentielle et que celui d’entre eux qui arrivera au second tour bénéficie de l’appui et du report des voix des autres pour la victoire finale.

En contrepartie leur soutien sera rétribué par leur prise en compte dans le partage du pouvoir. L’objectif était, dans un premier temps, d’arracher le pouvoir au régime de Laurent Gbagbo, et ensuite le maintenir dans le giron des Houphouëtistes. Cette stratégie politique, même si elle n’a pas satisfait tous les membres de la coalition et réglé tous les contentieux politiques liés à la crise ivoirienne, a porté cependant quelques fruits. Notamment la chute du régime Gbagbo, l’élection mouvementée du président Alassane Ouattara en 2010 avec le soutien du Pdci et des autres Houphouëtistes, ainsi que celle de 2015, toujours avec le soutien des alliés comme le prévoit l’accord de mai 2005. Au moment où les héritiers peinent à s’accorder sur la fusion de leurs partis dans une seule entité, les présidents Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié devraient, de l’avis de plusieurs observateurs, revenir à la solution du Rhdp originel.

« Si l’objectif, c’est de maintenir le pouvoir dans le camp des Houphouëtistes, alors qu’ils reviennent à l’accord du 18 mai 2005 qui a bien marché. Ils ouvrent la compétition politique au premier tour, et au second tour, les meilleurs bénéficient du soutien des autres. Chaque parti devra alors s’organiser et investir le terrain pour être la meilleure formation politique, et c’est la démocratie qui gagne », propose un diplomate en poste à Abidjan. Pour lui, cette solution est sans préjudice d’une quelconque disparition d’un parti politique au profit d’un autre. « A moins que toute cette bataille ne cache d’autres desseins inavoués, la solution se trouve là », conclut le diplomate.

 

 

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