04202024Headline:

Parti unifié : Grosse pression sur Bédié et le Pdci pour qu’ils quitte

Après le congrès extraordinaire de l’Udpci de Mabri Toikeusse, qui s’est prononcé en faveur du parti unifié, le Pdci est plus que jamais sous pression.

Le parti de Henri Konan Bédié est de plus en plus isolé. En effet, sur les 6 partis politiques que compte la coalition Rhdp, 4 ont déjà donné leur OK pour la création d’un parti unifié, qui sera dénommé Rhdp. Il s’agit en l’occurrence du Rdr, de l’Udpci, du Pit (pro-Joseph Séka Séka), du Mfa (camp Ouattara Siaka). A l’exception de l’Upci, fondé par Gnamien Konan et dirigé aujourd’hui par Soro Brahima, les autres ont entériné, après un congrès extraordinaire, les textes fondateurs du parti unifié.

A ce jour, seul le Pdci traîne les pieds. Le parti septuagénaire n’est visiblement plus chaud pour sauter le pas après avoir été l’inspirateur du parti unifié. Près de quatre ans après en avoir lancé l’idée, dans le cadre de l’appel de Daoukro, le Pdci n’est manifestement plus favorable à la mise sur pied de ce nouveau parti qui naîtrait de la fusion des partis actuellement membres du mouvement politique Rhdp. Emise par Bédié dans l’euphorie d’un meeting politique le 17 septembre 2014, l’idée du parti unifié se heurte, en réalité, à une hostilité interne au parti septuagénaire. D’où le jeu trouble auquel se livrent des têtes fortes de ce parti, au premier rang desquelles Bédié lui-même.

A relire: Parti unifié / Cacophonie au Pdci-Rda : Bédié interpellé

En effet, confronté à une opposition des gardiens du temple, le président du Pdci est comme pris entre deux feux : l’hostilité d’une bonne frange des militants, vent debout contre toute idée de parti unifié qui sous-entend la disparition du Pdci, et la pression du chef de l’État et président d’honneur du Rdr, Alassane Ouattara. Sa marge de manœuvre est de ce fait réduite. Pour contenter son cadet de chef d’État, il a paraphé un communiqué qui a sanctionné l’audience que Ouattara lui a accordée, le 10 avril 2018, au Palais présidentiel au Plateau. Il disait, à travers ce communiqué, donner son accord, pour la création d’un parti unifié, dénommé Rhdp. Dans la foulée, il a paraphé, quelques jours plus tard, un accord portant création du parti unifié. Des gages de bonne volonté salués dans le camp du pouvoir, mais qui ont suscité des cris d’orfraie dans les rangs des partisans de Bédié. Depuis, le Sphinx de Daoukro semble réticent à franchir un autre pallier, en appelant son parti à aller à un congrès extraordinaire au cours duquel seront endossés les textes fondateurs du parti unifié Rhdp.

Pour les pousser à faire un pas en avant après les gestes forts déjà posés par Bédié, Ouattara est à la manœuvre. A en croire Jeune Afrique, dans sa toute dernière parution de la semaine (du 13 au 19 mai 2018), le chef de l’État s’emploie à les « contraindre à se réunir » en congrès extraordinaire, pour adopter les textes fondateurs du parti unifié. Ouattara, révèle toujours la même source, a décidé de mettre la pression, après que le Vice-président Daniel Kablan Duncan eut tenté, en vain, de convaincre Bédié de sauter le pas. Au nombre des moyens de coercition, la menace d’une redistribution des cartes, à l’occasion de la formation d’un nouveau gouvernement. C’est, en tout cas, ce qu’a laissé sous-entendre le chef de l’État et président d’honneur du Rdr, au congrès extraordinaire dudit parti, qui s’est tenu le 5 mai 2018. « Nous attendons la validation de l’accord politique du Rhdp pour former un gouvernement de rassemblement », a prévenu Ouattara. Cette menace, ajoutée à l’isolement dans lequel se trouve le Pdci, finira-t-elle par faire plier le président de ce parti et les caciques hostiles au parti unifié ? Rien n’est moins sûr.

En mauvaise posture, Bédié va-t-il se déterminer, finalement, en fonction de la position de Soro qui reste un acteur politique de poids de la vie politique nationale ? A tout le moins, il pourrait ajuster sa position finale à la ligne adoptée par le président de l’Assemblée nationale, qu’il tient en estime. A preuve, au sortir de l’audience que lui a accordée Ouattara le 10 avril dernier, Bédié en a touché un mot à Soro. « Après avoir lui aussi rencontré Alassane Ouattara le 10 avril, le Sphinx de Daoukro a appelé son « jeune frère » pour lui faire part de la teneur de leurs échanges », révèle le confrère. C’est dire que le sort du parti unifié pourrait se décider sur l’axe Daoukro-Ferké.

 

linfodrome.com

What Next?

Related Articles