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Parti unifié-Rhdp: Découvrez pourquoi Ouattara met Bédié en difficulté…

Un pan du discours d’Alassane Ouattara prononcé, le lundi 16 juillet 2018, au terme des travaux de l’Assemblée générale constitutive du parti unifié, trois dispositions du document constitutif du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) unifié, et un acte posé par Kouassi Kobenan Adjoumani, ont de quoi à donner le tournis à Henri Konan Bédié, inspirer des craintes et choquer des militants du Pdci-Rda. Avec la naissance, le lundi 16 juillet 2018, du Rhdp unifié, avec comme président Alassane Ouattara, un autre cap vient d’être franchi, dans la distanciation des rapports entre les deux alliés.

On le sait, sur la question du Rhdp unifié, le chef de l’État, Alassane Ouattara et son « aîné» Henri Konan Bédié ont piétiné le rapport d’alliés qu’ils ont forgé, depuis plusieurs années. Aujourd’hui, leur lien est en train de virer au cauchemar. Les rumeurs de candidatures qui circulent sur eux, les a mis dans un jeu de cache-cache et dans une relation à double tranchant, dans laquelle, d’ici 2020, l’un pourrait rendre les armes. Chacun est dans une posture stratégique…

Pour l’heure, si le chef de l’État semble tenir le bon bout, les jeux sont loin d’avoir été faits. Dans son discours de clôture de travaux de l’Ag du Rhdp unifié, le chef de l’État a fait un autre pas dans son refus d’une alternance en faveur du Pdci-Rda en 2020, en invitant plutôt Bédié à faire la passe à une nouvelle génération. « Je ferai tout pour que le Rhdp continue de gagner, pour permettre de transférer le pouvoir à une nouvelle génération. Les générations se renouvellent. La France a aujourd’hui un président qui a 40 ans, cela donne à réfléchir. Le Premier ministre d’Autriche à 31 ans, le Premier ministre de Belgique a 38 ans. Nous devons travailler, le président Bédié et moi, main dans la main, pour transférer le pouvoir à une nouvelle génération en 2020 », a dit Alassane Ouattara.

Un message à double fond, dont la portée politique est indiscutable. D’abord, ce message vise à court-circuiter voire à doucher les intentions de Bédié dont la candidature à la présidentielle en 2020, est de plus en plus sur les lèvres des militants, hauts cadres et membres des organes statutaires du Pdci-Rda. En plus, le lieu, les circonstances et le caractère solennel sont loin d’être fortuits.

Ce message va, immanquablement, provoquer une onde électrique dans l’esprit des jeunes cadres du Pdci. Ceux-ci pourraient se rebeller contre leur octogénaire président, et s’opposer -s’il franchit le pas- à sa candidature. Un état de fait qui pourrait aiguiser les ambitions de ces jeunes cadres du Pdci-Rda. Car, ils verraient, dans les propos de Ouattara, la légitimation de leur combat et une exhortation à prendre leur destin politique en main en 2020. « Les gens veulent brouiller Bédié avec les cadres du Pdci-Rda », a commenté, hier mardi 17 juillet 2018, un dignitaire de parti que nous avons contacté par téléphone.

Dans une logique d’équité, Henri Konan Bédié voulait que Ouattara fasse la passe au Pdci-Rda en 2020, dans l’esprit de « l’appel de Daoukro » qu’il avait lancé, en septembre 2014, pour soutenir le candidat Alassane Ouattara. Mais, le numéro 1 ivoirien n’entend pas les choses de cette oreille. Il vient, une fois de plus, d’en faire la démonstration.

Un autre fait marquant dans la mise en place du Rhdp, et qui pourrait faire une « piqûre » à Bédié, c’est au niveau de la place de président d’honneur du Rhdp unifié, qui lui a été réservée en dépit de son opposition à la naissance ce parti. Alors que le Pdci-Rda n’est mêlé ni de près ni de loin à cette affaire, les fondateurs du Rhdp unifié ont aménagé un « fauteuil de président d’honneur » à la tête du parti. Notre interlocuteur interprète cela « comme de la pure provocation visant à semer la confusion dans les esprits des militants ».

Une autre disposition des résolutions lues, invite le président Alassane Ouattara à discuter avec Bédié, indiquant, toutefois, que le congrès constitutif du Rhdp unifié va se faire « dans 12 ou 18 mois », alors que le Bureau politique du Pdci a reporté, après 2020, son congrès pour se prononcer.

Mais, plus que tout, c’est la signature d’Adjoumani Kouassi Kobenan, qui pourrait dérouter Bédié. La question qui revient est de savoir en quelle qualité Adjoumani a-t-il signé l’acte constitutif du Rhdp unifié ? Adjoumani a beau revendiquer la qualité de président du courant politique « Sur les traces d’Houphouët-Boigny », il reste membre du Secrétariat exécutif, l’équivalent du « gouvernement » et du Bureau politique du Pdci-Rda, l’instance d’exécution des décisions du congrès. Alassane Ouattara a beau s’époumoner au micro, disant qu’Adjoumani ne veut pas casser le Pdci, qu’il « ne souhaite pas que soit casser en bloc » le parti, que certaines personnes pourraient mettre en doute sa bonne foi…Comment autoriser Adjoumani à signer un document censé engager le Pdci-Rda au sein du Rhdp et, dans le même temps, ouvrir des discussions avec le président de ce parti ? Autant d’actes, de propos et d’images qui ne sont pas de nature à rendre fluides les rapports entre Ouattara et son « aîné ». Dans le camp du Pdci-Rda, on pourrait davantage durcir les positions, relativement au parti unifié-Rhdp.

linfodrome.com

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