04202024Headline:

Pour les proches de victimes des explosions au port de Beyrouth, “l’État de droit au Liban est mort”

“Nous nous dirigeons vers une confrontation directe”
Toutefois, les familles de victimes s’inquiètent pour la suite des événements. Tarek Bitar va-t-il être révoqué ? Comment peut-il poursuivre son travail s’il ne parvient pas à faire exécuter ses décisions ?

“Pour être honnête, il ne nous reste plus beaucoup de cartes à jouer désormais mis à part mettre une pression maximale sur le procureur pour qu’il réalise la portée et les conséquences de ses actes qui violent notre cause et l’essence même de la justice au Liban, confesse Paul Naggear. C’est le comble du comble de voir le juge chargé de l’enquête être poursuivi par ceux qu’il a décidé de poursuivre dans le cadre de l’enquête !”

Le comité des familles des victimes du 4 août a appelé à un rassemblement jeudi devant le Palais de justice de Beyrouth. En septembre 2022, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) avait décidé de nommer un juge d’instruction suppléant, avant de renoncer suite à l’opposition de familles de victimes et du président du CSM, le juge Souheil Abboud.

“Nous nous dirigeons vers une confrontation directe si le juge Bitar se voit dessaisi de l’affaire, nous devons nous mobiliser très vite afin d’empêcher cela, et alerter la communauté internationale sur le fait que le Liban est devenu un État totalement failli”, indique Paul Naggear.

Ce dernier attend énormément des plaintes déposées à l’étranger, loin du système judiciaire, jugé comme trop dépendant d’une classe politique qui a refusé toute idée d’investigation internationale.

Le 13 juillet, des proches de victimes ont déposé une plainte au Texas, avec le soutien de la fondation suisse Accountability Now, à l’encontre du groupe américano-norvégien de services géophysiques TGS ASA, qui serait lié à l’affrètement du navire ‘Rhosus’ à bord duquel se trouvaient les tonnes de nitrate d’ammonium incriminées.

Mercredi soir, les ONG Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ont pressé le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies “d’adopter de toute urgence une résolution pour mettre en place une commission d’enquête impartiale”.

“Il est parfaitement clair que les autorités libanaises sont déterminées à faire obstruction à la justice”, ont-elles estimé dans un communiqué conjoint mercredi soir.

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