L’Europe s’était drapée des couleurs jaune et bleu de l’Ukraine, ce jeudi 9 février, pour accueillir Volodymyr Zelensky à Bruxelles, après ses visites surprises à Londres puis à Paris la veille. Main sur le cœur, le héros du jour a chanté l’hymne ukrainien dans l’hémicycle du Parlement européen, où seule L’Ode à la joie a d’habitude droit de cité. Un peu plus tard, il a rejoint la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement européens, qui l’ont applaudi au moment de poser tous ensemble devant les photographes. « L’Union européenne, c’est l’Ukraine. L’Ukraine, c’est l’Union européenne », a répété Charles Michel. Le président du Conseil, tout comme son homologue du Parlement européen, Roberta Metsola, a invité les Etats de l’Union à fournir les armements lourds, chars, missiles à longue portée et avions, que réclame M. Zelensky.
« Je ne peux tout simplement pas rentrer à la maison sans résultat », a insisté peu après le chef de l’Etat ukrainien. Après deux jours de tournée européenne, le résultat semble pourtant mince, puisque aucun engagement concret n’a été dévoilé, tant à Londres qu’à Paris et à Bruxelles. Et ce alors que l’Ukraine et ses alliés redoutent une nouvelle offensive à l’approche de la date anniversaire de l’invasion par la Russie. Volodymyr Zelensky s’est targué de discussions « positives », en particulier à Paris, avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz, mais, a-t-il reconnu, « il n’y a pas grand-chose que je puisse annoncer publiquement ». « Dans aucun cas des avions de chasse ne peuvent être livrés dans les semaines qui viennent, car il y a des délais de formation, de livraison incompressibles pour des avions qui ne sont pas connus des pilotes ukrainiens », a fait valoir le président français à l’issue du sommet : « Je ne l’exclus absolument pas, mais cela ne correspond pas aujourd’hui aux besoins. »
Faute de percée, la journée a été l’occasion de se projeter au-delà du champ de bataille, bien que les promesses peuvent sembler lointaines à ce jour. Même s’il se dit certain que « l’Ukraine sera un membre de l’UE », et réclame d’entamer les négociations en ce sens d’ici à la fin de l’année, le président ukrainien sait bien que les Vingt-Sept ne veulent pas griller les étapes. « Les dirigeants de l’UE m’ont indiqué qu’à long terme, la paix sur le continent européen ne pourra s’établir que lorsque l’Ukraine l’aura emporté et lorsque l’Ukraine deviendra membre de l’UE et de l’OTAN », a déclaré Volodymyr Zelensky, à l’issue de la réunion. Il venait d’avertir ses homologues des plans russes de déstabilisation de la Moldavie, identifiés, a-t-il dit, par les services de renseignement ukrainiens. Une information confirmée un peu plus tard par les autorités moldaves.
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