La commémoration des 16 ans de la mort de Norbert Zongo a connu une forte mobilisation
La commémoration de la mort de Norbert Zongo a donné l’occasion au premier ministre de la transition burkinabé de se prononcer sur les assassinats commis par le président déchu et qui sont restés jusque-là impunis.
La mobilisation a été très forte le samedi 13 décembre 2014, à l’occasion de la commémoration du 16e anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de deux de ses compagnons.
Depuis 1998, les mobiles de ce crime n’ont jamais été élucidés et les auteurs n’ont pas été retrouvés. Une forte présomption de culpabilité continue de peser sur François Compaoré, le frère du président burkinabé, mais celui-ci n’a jamais été inquiété. Un mois après la révolution qui a chassé Blaise Compaoré du pouvoir, l’anniversaire de l’assassinat du journaliste a entraîné une mobilisation exceptionnelle. A cette occasion, l’opposition et la société civile, notamment les organisations de défense des droits de l’Homme, ont demandé aux nouvelles autorités du pays de rouvrir le dossier Norbert Zongo, ainsi que tous les autres qui dorment dans les tiroirs de la justice.
Présent à la cérémonie, le premier ministre de la transition, le lieutenant-colonel Isaac Zida, a promis que « justice sera rendue au camarade Norbert Zongo ». Il a aussi affirmé que justice sera rendue « à tous ceux qui sont tombés sous les balles assassines de Blaise Compaoré ». M. Zida a également fait la promesse que le régiment de sécurité présidentielle, la garde prétorienne de Compaoré dont il était le n°2, ne s’occupera plus désormais de la sécurité du chef de l’État, mais sera affectée à une autre mission, celle de lutter contre le grand banditisme.
Depuis sa prise de fonction, le premier ministre Zida, qui était pourtant un pion essentiel du système de sécurité de l’ex-président du Faso, multiplie les déclarations hostiles contre son ancien patron. Il avait déjà déclaré, il y a quelques semaines, que le nouveau pouvoir pourrait demander au Maroc d’extrader le président déchu, au cas où la justice burkinabé le réclamerait pour l’entendre dans le dossier Thomas Sankara. Mais ses propos ont été quelque peu contredits par le président intérimaire, Michel Kafando. Celui-ci a laissé entendre que l’extradition de Blaise Compaoré, réfugié au Maroc, après un bref séjour en Côte d’Ivoire, n’est pour l’instant pas une priorité.
Charles d’Almeida
linfodrome.com