04192024Headline:

Présidence du FPI: Gbagbo humilie Affi

gbagbo et affi

Depuis sa cellule a la CPI, l’ex-président Ivoirien Laurent Gbagbo adresse sa lettre de candidature auprès des autorités de son parti le Front Populaire Ivoirien (FPI)

Camarade Affi N’Guessan, Président du Front Populaire Ivoirien
Camarades membres du Comité de Contrôle
Camarades membres du Comité Central
Camarades membres des sections et des Comités de base
Camarades militants,
Depuis sa création en 1982, le FPl a toujours été à la pointe du combat pour la démocratie en Côte d’ivoire. Il ne pouvait être crédible et ne peut toujours être crédible dans son rôle d’avant-garde du peuple ivoirien que s’il est lui-même soumis à des règles démocratiques strictement appliquées.
En tant que Secrétaire Général puis Président du parti de 1988 a 2000, j’ai toujours scrupuleusement veillé à ce que la voix de chaque membre du parti puisse se faire entendre et à ce que la ligne arrêtée par les instances dirigeantes reflète fidèlement les désirs des militants et des sympathisants. Le parti n’a de légitimité que s’il est l’expression vivante des aspirations du peuple ivoirien.
Aujourd’hui. Il m’est demandé de me porter candidat à la présidence du parti. J’accepte de répondre favorablement à cette demande.
Je l’accepte parce que notre pays est en grand péril. Tout ce que nous avons construit tout au long des années depuis l’indépendance est menacé. Les Institutions étatiques sont bafouées. L’Etat de droit n’est plus qu’une coquille vide. Les règles, la loi sont volontairement ignorées. L’égoïsme individuel et communautaire a remplacé le sens de l’intérêt général.
Il faut donc un parti fort qui porte haut le flambeau de la démocratie. Un parti qui par son action permette de préserver l’essentiel de ce qui nous unit et donne a tous les ivoiriens un véritable espoir dans le futur du pays. Je crois que notre pays surmontera cette terrible épreuve qu’on lui impose. Je crois que la Côte d’Ivoire a un avenir. Je crois que cet avenir doit être écrit par tous, sans distinction d’origine, de religion ou d’opinion.
Pour porter cette espérance, pour permettre à notre pays de se reconstruire, il faut un parti qui incarne la réconciliation, qui transcende les clivages anciens. Ce parti c’est le FPI.
Ce parti doit être solide parce qu’il doit constituer une alternative crédible au règne de la force. Pour être solide. le parti doit être uni. La Côte d’ivoire a toujours eu besoin et a besoin d’un FPI fort, rassemblé et uni.
C’est parce que le FPI était uni et rassemblé, et que par conséquent il constituait un pôle de stabilité, que la Côte d’ivoire a pu en 1990, sans grand dommage, passer du parti unique au pluralisme politique.
C’est parce que le FPI était uni et rassemblé que la Côte d’ivoire a pu gérer, sans grand dommage, l’épreuve de la disparition d’Houphouet-Boigny, premier Chef d’Etat de Côte d’ivoire.
C’est parce que le FPI était uni et rassemblé que la Côte d’ivoire a pu passer outre, en évitant une crise terrible, les premières arrestations massives de l’ère multi-partisane en février 1992 puis la crise du boycott actif en 1995.
C’est parce que le FPI était uni et rassemblé que la Côte d’ivoire a pu surmonter les effets néfastes du premier coup d’Etat de son Histoire, en décembre 1999.
C’est parce que le FPI était uni et rassemblé que la Côte d’ivoire a pu connaître la première alternance politique de son Histoire en 2000…
Chers Camarades,
C’est cette solidité que nos adversaires ont voulu briser en nous menant une guerre physique pendant une décennie (septembre 2002 — avril 2011).
C’est aussi parce que le FPI était uni et tous ses militants rassemblés que le pays a pu échapper aux conséquences du traquenard que constituaient les Accords de Marcoussis en janvier 2003.
C’est pour affaiblir le parti, le fragiliser, remettre en question son unité que nombreux sont aujourd’hui ceux qui sont pourchassés, persécutés, emprisonnés.
Le combat pour la démocratie et contre l’injustice. Nous le menons. Vous et moi. Depuis près de 40 ans. Nous en avons payé le prix et nous continuons à en payer le prix. Nous sommes devenus les symboles de la lutte contre l’oppression, l’oppression coloniale mais aussi l’oppression de la violence, l’oppression des archaïsmes en tous genres qui sont autant de freins au développement de l’Afrique.
Aujourd’hui, il faut refaire l’unité du parti, il faut le rassembler, il faut le remobiliser. Il faut faire en sorte que le parti ne prenne pas des impasses pour des autoroutes. Il faut jouer collectif.
Chers camarades,
Voilà ce que signifie l’appel que les Fédérations m’ont lancé.
Je réponds présent. J’accepte d’être candidat à la présidence du Front Populaire ivoirien.
Le désirerais-je, je ne pourrais pas échapper à mes responsabilités : si l’on m’appelle. je dois répondre.
Je le dois d’autant plus que le FPI subit les assauts de ceux qui veulent préserver leur mainmise sur le pays, de tous ceux qui tentent d’étouffer l’expression démocratique populaire. Je conçois donc que devant tous ces périls et a un moment si crucial pour l’avenir du pays, les camarades des fédérations aient décidé de faire appel à moi.
Vous comprendrez néanmoins que dans les circonstances actuelles je ne puisse prétendre gérer le parti comme je l’ai fait dans le passé. C’est pourquoi en vue de cette élection au Congres prochain, je désigne le Docteur Assoa Adou comme directeur de campagne.
Il ne s’agit pas ici seulement d’un combat politique mais aussi d’un combat moral : entre la liberté et l’oppression, nous devons choisir. Et nous devons choisir l’action pacifique avec pour seul objectif la réconciliation et le bien-être de tous.

Haut les cœurs camarades, la liberté vaincra.

Le titre est de la rédaction

Fait à la Haye, le 24 novembre 2014
Laurent Gbagbo

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