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Présidentielle 2015: Koulibaly parle de sa rencontre avec Banny et Essy

Koulibaly MamadouMain

Ex-cadre du Front populaire ivoirien (Fpi) de Laurent Gbagbo, candidat à la présidentielle d’octobre, Mamadou Koulibaly fait partie de la nouvelle et hétéroclite coalition anti-Ouattara. Mais en sera-t-il le chef de file ?

La mine un peu fatiguée, Mamadou Koulibaly s’accorde une pause au siège de son parti, Liberté et démocratie pour la République (Lider), à Cocody, ce 24 mars. Il est 14 heures, et il a enchaîné les interviews toute la matinée. Le moment est important: le 18 mars, l’ancien président de l’Assemblée nationale (de 2001 à 2012), 57 ans, a annoncé, aux côtés de plusieurs figures de l’opposition, la création d’une coalition qui affrontera le chef de l’État, Alassane Dramane Ouattara (ADO), à la présidentielle d’octobre.

Il flotte comme un parfum de revanche autour de celui qui s’est déclaré candidat en mai 2014 et qui, depuis, prêchait dans le désert pour la formation d’un front d’opposition … « Nous sommes en train d’élaborer une charte autour d’un principe: nous ne soutenons ni un candidat ni un parti, mais avons des revendications communes », explique Mamadou Koulibaly. « Nous souhaitons la modification du code électoral, de la commission et de la liste électorales, tous inacceptables dans leur forme actuelle. Et pour les partis politiques, nous exigeons le rétablissement du financement public ainsi qu’un accès équitable aux médias publics. » Avant d’ajouter: « Une fois que nous aurons obtenu gain de cause, nous ouvrirons un second chapitre pour savoir si nous menons la campagne présidentielle ensemble. Et si oui, autour de quel programme et autour de qui. » Car si cette alliance n’a pas encore de nom, elle compte déjà six prétendants à la magistrature suprême. « Nous sommes encore tous candidats et tous prêts à affronter Ouattara, assure Mamadou Koulibaly. Et il ne s’agit pas de l’attaquer -comme cela a pu être fait dans le passé-sur des problèmes de nationalité, mais sur son mandat et son bilan économique et social, qui est inexistant ».

Sur ce front anti-Ouattara, deux courants cohabitent. D’un côté, les « irréductibles » du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (le Pdci d’Henri Konan Bédié, allié du pouvoir), qui refusent la candidature unique d’ADO; l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny, l’ancien ministre d’État Amara Essy, le député Kouadio Konan Bertin (KKB) et le professeur Jérôme Kablan Brou. De l’autre, les « frondeurs » du Front populaire ivoirien (le Fpi de l’ex-président Laurent Gbagbo), qui refusent que leur formation soit dirigée par Pascal Affi N’Guessan, dont Abou Drahamane Sangaré, figure historique du Fpi. Et au centre, Lider, plusieurs autres petits partis d’opposition et des acteurs de la société civile.

Ancien cadre du Fpi, et président par intérim pendant quelques mois lors de la crise post-électorale de 2010-2011, Mamadou Koulibaly est considéré comme un traître par une frange de ce mouvement. Très critique envers Laurent Gbagbo dans les derniers mois de son mandat, il fait partie de ceux qui ont finalement reconnu sa défaite. Mamadou KouIibaly se retrouve ainsi coincé entre d’anciens camarades gbagboïstes et des barons du Pdci, aux supporters beaucoup plus nombreux, qui ne lui feront pas de cadeau. Comment exister au sein de cette coalition, dans laquelle son très jeune Lider ne pèse en définitive pas très lourd? « Ce qu’on était hier ne compte pas, tranche-t-il. Il faut regarder vers l’avenir afin d’obtenir une réponse à nos revendications. Si nous ne sommes pas écoutés, nous activerons notre plan B. » Lequel? « Quand l’opposition dépasse les querelles de leadership, et qu’avec le peuple elle descend dans la rue pour défendre non pas un homme mais le droit et la Constitution, elle réussit toujours à se faire entendre. C’est ce qui s’est passé au Burkina Faso et au Sénégal. Et il n’y a pas de raison pour que cela ne marche pas en Côte d’Ivoire. »

 

(Source : JA)

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