A 4 ans de la fin de son deuxième et dernier mandat, le président ivoirien, Alassane Ouattara pense déjà à sa succession. Le chef de l’Etat a déjà une idée claire de l’identité de celui qu’il voit pour prendre sa suite et, il ne ménage pas ses efforts pour mettre en avant ce dernier.
Jamais une élection en Côte d’Ivoire n’a été autant disputée plusieurs années avant la date du scrutin. A Abidjan, l’élection présidentielle d’octobre 2020 qui doit mettre fin à l’ère Ouattara se joue déjà au plus haut niveau. Le chef de l’Etat qui, à maintes reprises, a assuré ne pas être intéressé par un troisième mandat ne compte pas cependant, laisser les choses se faire sans agir.
Ainsi, il aurait désigné son successeur en la personne de son fidèle compagnon, Amadou Gon Coulibaly. L’actuel Secrétaire général de la présidence de la République, selon des sources très proches de l’entourage du numéro 1 ivoirien devrait prendre les rênes de l’Etat dans quelques années. C’est notamment pour arriver à cette fin que l’ex-Premier ministre ivoirien a lancé son projet de changement de Constitution.
En effet, Alassane Ouattara qui a inclus dans le nouveau texte la création d’une vice-présidence qui n’attendra pas 2020 pour entrer en vigueur. Ce poste devrait échoir à Amadou Gon Coulibaly qui serait ainsi le nouveau dauphin constitutionnel en remplacement de Guillaume Soro.
Mais, celui que les militants du Rassemblement des Républicains (RDR) surnomment ‘’le lion’’ ne devrait pas se contenter de ce poste de suppléant éventuel. Et, les propos du président ivoirien le confirme. « Je peux vous dire que je n’exclus pas de ne pas finir mon deuxième mandat. Si après trois ou quatre ans, ça va bien, pourquoi ne pas demander à un vice-président de prendre les choses en main ? J’ai vu que partout où il y a des postes de vice-président, cela a bien marché ». Cette déclaration d’Alassane Ouattara en octobre 2015 avait sans doute pour but de préparer les esprits à une véritable mise en avant de ‘’AGC’’.
En outre, le maire de Korhogo d’ordinaire, véritable homme de l’ombre est de plus en plus propulsé sur les devants de la scène. Meetings, prise de parole au nom du chef de l’Etat, rencontre avec les différentes couches de la population… Le Secrétaire général de la présidence se dote progressivement d’une carrure de chef d’Etat.
« Le véritable plan est de positionner en 2020 un ticket conduit par Amadou Gon et un cadre du PDCI à la vice-présidence. C’est d’ailleurs pour cela que Bédié et Ouattara travaillent fort à la mise en place du parti unifié », confie un membre influent du parti fondé par Félix Houphouet-Boigny.
« Guillaume Soro n’abandonnera pas »
Si ce schéma se confirme, celui qui en pâtira le plus sera assurément Guillaume Soro. L’ex-chef des Forces nouvelles, ce n’est plus un secret lorgne véritablement sur le Palais d’Abidjan -Plateau. « Soro ne lâchera rien. Il est bien trop engagé pour reculer. Il ira jusqu’au bout », commente un ancien leader estudiantin naguère proche de celui qui se fait appeler Bogota.
Numéro 2 de la République jusqu’à présent, Guillaume Soro qui devrait perdre ce statut avec la nouvelle Constitution jouit d’une belle côte de popularité au sein de la jeunesse du RDR, parti d’Alassane Ouattara. La formation politique déjà bien divisée compte en son sein plusieurs ‘’Soroistes’’ prêts à aller au charbon pour défendre la cause de l’actuel député de Ferkéssédougou. Ce dernier qui est présent sur le terrain depuis de longues années semble convaincu que 2020 est la dernière occasion de jouer son va-tout. Même s’il continue d’exprimer publiquement sa loyauté à Alassane Ouattara, il est clair que cette pour la question de la succession de l’ancien patron du département Afrique du FMI, Soro devrait, pour une fois, aller contre les décisions de son mentor…
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