Pour Tiburce Koffi, il ne peut y avoir d’alternative crédible à Alassane Ouattara qu’en la personne de l’ancien gouverneur de la Bceao. Il se montrera plus véhément à l’encontre du régime actuel et présentera Charles Konan Banny comme le sauveur à même de tourner les pages sombres du passé. «Banny vient pour mettre fin au règne des seigneurs de guerre. On ne peut pas tolérer que le président de l’Assemblée nationale ait été celui-là qui a dirigé l’exécution des 90 gendarmes de Bouaké. Ce n’est pas possible. C’est une question d’éthique.On ne peut pas comprendre que Fofié, qui a enfermé 35 personnes dans des conteneurs pour les étouffer, soit promu préfet de région. Pendant que Laurent Gbagbo, intellectuel, universitaire croupit à la Haye », s’indigne l’ex-directeur débarqué de l’Insaac, qui réitère encore sa bile contre le président du Pdci-Rda pour avoir choisi de renoncer à toute ambition au sein de sa formation politique, au profit du candidat au pouvoir. «En 2010, vous avez fait un scrutin qui nous a donné la guerre. En 2015, on s’est dit que pour une fois, on va aller tranquillement à une consultation. Chacun va y aller avec son parti et on va voir qui est vraiment représentatif de l’électorat ivoirien. C’est en ce moment que M. Konan Bédié trouve l’idée machiavélique de pondre ce parchemin maudit qu’on appelle l’Appel de Daoukro, qui va déchirer encore le pays», estimel’écrivain révolté, dont on sait désormais le combat pour l’ancien Premier ministre devenu son mentor, qu’il entend contribuer à propulser au pouvoir.
Cet idéal, Tiburce Koffi le partage avec d’autres leaders politiques et de la société civile ivoirienne, membres de la Coalition nationale pour le changement, qui étaient à la table du Comité de soutien de France à la candidature de Charles Konan Banny avec lui. Il s’agit, notamment, de l’ancien journaliste de la radio-télévision diffusion ivoirienne (Rti), Assi Abou, de M. Georges Kouakou, un cadre du Pdci-Rda, mais aussi de Dr Doumbia Major, président du Congrès panafricain pour le changement. Ce dernier, qui est intervenu sur le thème : ”Quelle alternative politique de la Cnc face au pouvoir d’Alassane Ouattara”, a commencé par dépeindre un tableau sombre de la situation actuelle en Côte d’Ivoire, avant de justifier la volonté de l’opposition de « reprendre le destin des Ivoiriens » entre ses mains. Il a dénoncé un refus du président de la République de discuter avec la coalition dont il est membre et réclame cette rencontre le plus tôt possible, au risque de voir la Côte d’Ivoire sombrer dans le désordre. « Cette discussion doit se faire maintenant sinon après, ce sont les Ivoiriens, eux-mêmes, qui descendront dans la rue pour réclamer ce qui leur revient de droit », a prévenu l’ancien secrétaire à l’organisation de la Fesci (Fédération estudiantine de Côte d’Ivoire) qui, au passage, remet dans la balance les questions sur l’éligibilité du président-candidat au regard des textes ivoiriens, et la crédibilité de la Commission électorale indépendante (Cei) chargée de l’organisation des scrutins à venir.