Procès à la CPI: L’utilisation de mercenaires libériens confirmée, Bensouda doit se passer de plusieurs « atouts »
La première audience de reprise dans le procès de l’ancien président Laurent Gbagbo occupe l’essentiel de l’actualité ivoirienne en ce début de semaine. Votre revue de presse de ce 29 août est disponible. Bonne lecture chers internautes
Par Abraham Kouassi
Bensouda sort une nouvelle arme
C’est la reprise. Après plusieurs semaines d’interruptions du fait des vacances judiciaires, le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé a repris devant la Cour pénale internationale (CPI). A la barre depuis le 28 août, un ex-milicien du Front de libération du grand ouest (FLGO) de Maho Gloféhi. Son témoignage, Le Patriote dans son édition du 29 août le juge accablant pour l’ex-chef d’Etat. « Un témoin révèle à la CPI: ‘’il y a fait des miliciens libériens chez Gbagbo’’ », peut-on lire en manchette du journal. « Je suis allé à la résidence le 31 mars 2011. A mon arrivée j’ai rencontré des officiers de l’Armée (…). Nous combattions les rebelles qui étaient rentrés à Abidjan. Nous étions avec des militaires et un groupe de libériens. Oui, j’ai vu des combattants libériens à la résidence », a déclaré Digbo Foua Mathias, le témoin.
Ce témoignage de l’ancien membre du FLGO est également repris par L’Expression.Proche du pouvoir d’Abidjan, le journal indique que « le témoin P500 a confirmé tout le mal qu’on pensait du régime Gbagbo. Ex-élément de la Force de libération du grand ouest, le témoin a expliqué comment le régime Gbagbo a utilisé les jeunes ivoiriens comme boucliers ».
Les pro-Gbagbo y voient une victoire
Contrairement aux journaux proches du pouvoir d’Abidjan, les quotidiens proches de Laurent Gbagbo voient en ce témoignage des éléments à décharge pour l’ex-chef d’Etat. C’est le cas du Quotidien d’Abidjan qui indique que le témoin a plutôt raconté « les horreurs des forces françaises ». « Tout comme ces prédécesseurs, cet autre témoin de Bensouda a blanchi le président Gbagbo. Il a exposé les atrocités et horreurs commises par les forces françaises à la résidence présidentielle de Cocody », souligne le quotidien.
Dans la même veine Le Temps écrit dans sa parution du 29 août, « comme les témoins précédents, le 58è témoin de Fatou Bensouda a dédouané Laurent Gbagbo ». Pour le journal, le témoin a « décrit la barbarie de l’armée française ».
Le juge veut tout changer
Au cours de cette audience de reprise, Cuno Tarfusser, le juge-président dans cette affaire a pris une importante décision. C’est ce que fait savoir Soir Info. « Procès de Gbagbo et Blé Goudé: Tout s’accélère à la CPI, d’importants changements opérés », titre en manchette le journal. « Le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé a repris, lundi 28 août 2017, à la Cour pénale internationale (Cpi), après plusieurs semaines de pause liée aux vacances judiciaires. À l’entame de l’audience, le juge-président Cuno Tarfusser a annoncé des modifications dans le calendrier de passage des témoins. Avant de laisser quelques consignes », fait savoir le journal.
L’Inter pour sa part annonce que plusieurs témoins de l’accusation ont purement été « écartés ». « Pour ce procès, Fatou Bensouda, la procureure auprès de la Cpi, a identifié environ 137 témoins à charge pour soutenir son accusation d’un «Plan commun» ourdi par «Gbagbo et sa clique». Mais hier, le juge-président Cuno Tarfusser a évoqué des ”difficultés” avec des témoins de l’accusation. A l’entame de l’audience, le président Tarfusser a expliqué que la modification de l’ordre de passage des témoins est due ‘’aux difficultés avec certains d’entre eux’’. Ainsi, sur les 137 témoins annoncés, plusieurs dizaines ont été écartés », explique le quotidien qui ajoute que le verdict dans cette affaire sera « prononcé dans 2 ans ».
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