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Procès de Gbagbo: Voici la proposition surprenante du Juge-président Cuno Trarfusser au procureur Fatou Bensouda

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Faut-il poursuive avec les témoins de l’accusation ou faut-il maintenant faire intervenir les témoins de la défense?

Le Quotidien d’Abidjan a appris hier des sources proches de la Cour Pénale Internationale que c’est le Juge-président Cuno Trarfusser qui a lui- même initié le débat. Cuno Tarfusser se dit déçu du contenu des témoignages entendus jusque-là au procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.

L’ancien président ivoirien et son ancien ministre de la jeunesse sont poursuivis pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité dans le cadre de la crise post-electrole en Côte d’ivoire en 2010-2011. Leurs procès jumellés a débuté le 28 janvier 2016. Et depuis cette date, 14 témoins choisis par l’accusation se sont succédés à la barre. Mais, dans la mojorité, les dépositions manques de serieux et de preuves. “Ces témoignages décousus et dépourvus de preuves dont certains blanchissent carrément les accusés commencent à agacer la CPI, à commencer par les juges en charge du dossier avec à leur tête Cuno Trafusser.

Aussi ce dernier se demande-t-il s-il ne faut pas suspendre le défilé ennuyeux des témoins dits à charge et commencer dès maintenant à entendre les témoins de la défense”, révèle notre source. “C’est Cuno Tarfusser qui a lui-même émis l’idée en privé et que son entourage a ebruitée. Tout en demandant à Bensouda de faire suspendre le passage de ses témoins, il lance une requête aux avocats de la défense” poursuit notre interlocuteur.

Effectivement, l’information est parvenue aux oreilles de Me Emmanuel Altit principal conseil de Gbagbo et de Me Alexandre Knoops, Chef de l’equipe de défense de Blé Goudé. Les avocats prennent cette information avec beaucoup de pincettes, soutient notre source. D’abord, elle ne leur a pas été signifiée officiellement; ensuite, ils ne voient pas comment cela pourrait être faisable. Ils estiment eux aussi en privé que ce serait inédit. Ils attendent que Bensouda vienne avec tous ses témoins. Elle accuse, elle doit donc prouver ses allégations et après, ils viendront avec leurs témoins. Au demeurant, ils pensent que si le juge- président l’a dit, c’est juste une boutade d’exaspération devant les témoignages mensongers et creux”.

Comédie judiciaire

Les témoignages entendus jusqu’à ce jour à ce procès décevant pour les accusations de Gbagbo. Mais ceux qui alimentent le plus le débat parmi les juges ainsi que dans les milieux diplomatiques occidentaux sont ceux de Sam l’Africain, Joël N’guessan et Jean Noël Abéhi. Sam l’africain fait partie des ex-leaders de la galaxie pratriotique pro-Gbagbo dont le principal dirigeant était Charles Blé Goudé.

L’accusation l’avait coopté dans l’espoir d’accabler Gbagbo. Mais, arrive à la barre, Sam a plutôt fait une déposition favorable à l’ancien président ivoirien. Dans le but de vite oublier ce revers, la procureure a fait venir à la barre le porte-parole du Rassemblement des Républicain, le parti d’Alassane Ouattara. Mais Joël N’guessan n’a pas répondu aux attentes: une piètre prestation dans un langage agressif et plein de mensonges. Alors quand, à la fin de son témoignage, il a déclaré son amour pour la vérité, le juge-président l’a éconduit, priant les huissiers de le faire sortir du prétoire.

Quant à Jean Noël Abéhi, son rôle devait être de confirmer les allégations de plan commun consistant à massacrer les partisans d’Alassane Ouattara sur la base d’un tribalisme bestial. Mais l’ex-commandant du Groupement d’escadron Blindé de la gendarmerie Agban a dit la vérité, prenant le contrepied des mensonges du regime d’Abidjan. Il a rappelé que sous Gbagbo, l’armée était l’affaire de toutes les ethnies du pays.

Mieux ou pire, c’est selon; il a révélé que des militaire de race blanche ont combattu au sein du commando, faut-il le souligner, c’est cette branche des rebelles conduits par feu Ibrahim Coulibaly qui avait debuté les tuéries à Abobo quelques sémaines après la présidentielle de 2010. Après ces témoignages, le juge Trafusser semble dire à Bensouda: “Arrêtons la comédie judiciaire”.

Source: Le Quotidien d’Abidjan Numero 1796

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