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Procès des pro-Gbagbo: Un témoin fait des graves révélations sur Simone Gbagbo et Soro

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Il s’appelle Traoré Ibrahim. Il était un des responsables de sécurité des bureaux de vote à Abobo pendant l’élection présidentielle de 2010.

Lors de sa comparution en tant que témoin, le lundi, dans le cadre du procès en assises des pro-Gbagbo, il a revendiqué son statut d’ex-rebelle, avant de faire des révélations sur l’ex-première dame Simone Gbagbo, actuellement détenue dans un lieu secret à Abidjan et sur le président de l’Assemblée nationale et ancien secrétaire général des Forces nouvelles, Guillaume Soro. «En 2002, j’étais dans la rébellion. J’ai pris les armes pour sauver mon pays. J’étais un élément de chef ”Kass”. C’est à sa mort que je me suis retrouvé à Abidjan. Après les élections, je suis allé au Golf. On me connaît, donc on m’a laissé rentrer. C’est Guillaume Soro qui peut dire pourquoi on nous a donné des armes. Demandez à Guillaume Soro ce qui s’est passé», a expliqué le témoin qui tentait ainsi de répondre à une question d’un avocat voulant savoir quel type d’arme cet ex-rebelle utilisait pendant la guerre.

D’autres confidences ont été également faites par Traoré Ibrahim. Elles portent sur Simone Gbagbo, ancienne députée d’Abobo. «Pendant la présidentielle, Simone Gbagbo est venue visiter les bureaux de vote d’Abobo-Avocatier. C’est moi qui assurais la sécurité des centres. Quand elle est venue, elle m’a pris par la main, et nous avons fait le tour des bureaux de vote. A son départ, son aide de camp, Séka Séka est venu me tendre une enveloppe de la part de la première dame. Mais, j’ai refusé de prendre l’enveloppe», a-t-il souligné. Le fait d’avoir refusé cette enveloppe, note t-il, aurait fait de lui une cible potentielle. «Le lendemain des jeunes de Lmp (La majorité présidentielle, camp Gbagbo pendant l’élection de 2010) parmi lesquels l’accusé N’Guessan N’Guessan Venance ont saccagé mon kiosque et brisé les vitres de ma voiture. Une balle tirée par ces derniers a écorché mon genou », a-t-il expliqué. C’est à la suite de cet incident qu’il s’est retrouvé à l’hôtel du golf.

Traoré Ibrahim était le quatrième témoin de la journée. Il témoignait contre N’Guessan N’Guessan Venance dit Jumeau accusé d’avoir tiré à balles réelles sur des personnes pendant la crise postélectorale. Il est également poursuivi pour ”atteinte à la défense nationale”, ”attentat ou complot contre l’autorité de l’Etat” ; ”constitution de bandes armées”, ”direction ou participation à une bande armée”, ”participation à un mouvement insurrectionnel”, ”trouble à l’ordre public”, ”coalition de fonctionnaires”, ”rébellion”, ”usurpation de fonction”, ”tribalisme” et ”xénophobie”. «C’est mon petit. On était au quartier ensemble. Ce que les gens racontent sur lui, je ne peux pas affirmer. On dit qu’il a tiré sur des gens. C’est moi qui l’ai protégé à un moment donné parce qu’on voulait le tuer», a relaté Traoré Ibrahim.

Avant lui, Ouattara Aboubakar, né en 1991 et résidant dans la commune d’Abobo a affirmé que le prévenu a tiré sur lui montrant une cicatrice à la nuque. «Le 26 février 2011 aux environs de 16 H Jumeau a tiré deux balles sur moi pour des raisons politiques. Il dit que je supporte Alassane Ouattara. Il avait une kalachnikov et un pistolet automatique. Je l’ai vu, c’est lui qui a tiré sur moi. Ce jour-là, j’ai perdu connaissance», a indiqué le témoin.

Fofana Fanta, 42 ans, a également accusé le prévenu d’avoir commis de mauvais actes pendant la crise postélectorale . «Jumeau et son groupe sont arrivés chez moi. Il a mis son arme sur mon épaule en me demandant de l’argent. Ils ont emporté mes 600 000 Fcfa», a raconté dame Fofana pratiquement en larmes. Quant à Kéita Tenin, première à être auditionnée en sa qualité de témoin, elle a révélé que le prévenu a tiré sur sa fille le 26 février 2011 aux environs de 16 heures lorsqu’elle était en train de prier.

Devant toutes ces accusations, N’Guessan N’Guessan Venance dit ne pas se reconnaître dans les faits à lui reprochés. «Je ne reconnais pas les faits», lance-t-il à l’endroit de la Cour.

Ils sont près de 82 personnes à comparaître devant la Cour d’assises de Côte d’Ivoire. Parmi les accusés, on retrouve des chefs de file de l’opposition actuelle comme Pascal Affi N’guessan pour le Front populaire ivoirien (Fpi) ou l’ancienne ministre Danièle Boni-Claverie, l’ancien chef de la garde républicaine le général Bruno Dogbo Blé ou encore l’ex-Premier ministre Gilbert Aké N’Gbo. Attendus aussi, les plus proches, les plus intimes de l’ex-président Laurent Gbagbo comme Michel, son fils et Simone Ehivet, son épouse.

Cyrille DJEDJED

L’INTER

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