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PROCÈS: Gbagbo et Blé Goudé: 29 Mars 2017/ le général Guiai Bi affirme«La marche du 16 décembre était une marche armée» les details..

Au 7ème volet de son témoignage à charge contre Laurent Gbagbo et Blé Goudé à la Haye, le général Guiai Bi Poin a été mercredi matin interrogé par le bureau du procureur sur la marche du 16 décembre sur la RTI.

Selon lui la marche non autorisée qui visait à installer un nouveau directeur à la  RTI était armée et des policiers avaient été tués à Abobo.

« Les hommes (éléments du Cecos sous commandement du commissaire Robé , ndlr) étaient armés car j’apprenais sur la radio qu’il y’avait déjà des policiers tués à Abobo (6 ou 7 selon le rapport du DGPN, ndlr) donc c’était une marche armée. » a révélé le général.

L’ancien commandant du Cecos a expliqué que le déploiement d’unités au carrefour de la vie avait été ordonné hors du commandement unifié, sous la responsabilité du directeur général de la police (DGPN), par le chef d’Etat-major.

« Le CEMA m’a appelé en fin de matinée pour instruire de fermer ce carrefour et m’a dit il faut absolument dépêcher des gens pour fermer le carrefour de la vie car dit-on des gens vont passer par là pour aller à la rti et j’ai fait, c’était un fait en cours d’action » a expliqué  Guiai Bi Poin en nuance à l’ensemble de l’opération sous totale responsabilité du DGPN.

« On a donné instruction a un détachement du groupe d’appui qui était à l’école de gendarmerie pour se projeter vers le carrefour de la vie sous le commandement du commissaire Robé très expérimenté, une ou deux patrouilles autour de 12 personnes. » a expliqué  Guiai Bi Poin avant d’ajouter : « L’objectif était de faire en sorte que les manifestants n’atteignent pas le carrefour de la vie en les repoussant à l’aide de grenades lacrymogènes et de boucliers et c’est ce qui a été fait car ils ont réussi à les repousser jusqu’à Adjamé avant de rentrer à la base. »

Pour ce qui est du carrefour de la vie et de celui du zoo,  Guiai Bi Poin a indiqué n’avoir eu de rapport des commandants d’opération Robé et Ouidi, mentionnant de blessés civils.

« Je me rappelle pas que Robé m’ai parlé de civils blessés, il m’a juste dit qu’ils ont repoussé les gens jusqu’à Adjamé et sont restés longtemps au carrefour pour que les gens ne reviennent pas. » a-t-il expliqué au sujet du carrefour de la vie et au sujet de celui du Zoo :« Le lieutenant Ouidi de la BMO a été déployé au carrefour du zoo, quand il est rentré à la base il m’a dit ce qu’il en était de son opération, il m’a dit qu’il a repoussé des manifestant du zoo vers le camp de gendarmerie Agban. Il ne m’a pas fait le rapport sur des blessés civils. »

Au sujet du plan d’action présenté pour la sécurisation de la marche par le DGPN lors d’une réunion à l’Etat-major,  Guiai Bi Poin expliquera que ses détails ne devaient pas être discutés par les généraux : « C’est (le DGPN, ndlr) un officier de haut rang, on n’avait pas à discuter c’est comme ça que ça se passe dans le cadre d’un commandement unifié ».

«Le DG de la police a exprimé ses besoins et demandé des moyens en homme et en véhicule, il en a l’habitude…Des unités du Cecos ont été mises à la disposition du DGPN à sa demande, maintenant, est ce que ces unités ont été déployées, seul le DGPN peut le dire, à leur retour certains de mes hommes m’ont donné leur lieu de déploiement mais je ne suis pas responsable de cette opération. »

Il précisera également qu’une fois ses hommes mis à la disposition de la police, il ne les commandait plus. « Quand je mets mes hommes à la disposition de la police je ne les commande plus ».

Selon Guiai Bi Poin, la marche du 16 décembre était « non autorisée contrairement à ce qui a été dit », et l’objectif du DGPN était de «renforcer les endroits sensibles tels que la  RTI et certains établissements publics, le Plateau centre des affaires et nous avons aussi, selon les instructions reçues, à veiller à nos propres casernes et empêcher les regroupements sur la voie public et la sécurisation des édifices publics dans les différents quartiers d’Abidjan. »

Enfin, au debrieffing de la journée du 16 décembre du DGPN Guiai Bi Point indiquera que ce dernier qui s’était appesanti sur la mort des FDS, ne pouvait préciser le bilan de morts civils, que le témoin qualifie «d’homme en arme», et mentionnera avoir été frappé par l’usage d’armes de guerre par les manifestants. «Ce qui nous a frappé c’est le bilan qui a frappé nos hommes et l’importance des armes de guerre notamment des RPG7 qui ont totalement cramé nos véhicules et là nous étions émus».

Amy Touré, Abidjan

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