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Qui serait le nouveau président ? Si les Français votaient sur le seul critère de la franchise….

 

PRESIDENTIELLE 2017 – Dans une campagne bousculée par les polémiques et les affaires, l’honnêteté perçue des candidats sera-t-elle un critère déterminant pour désigner le prochain président de la République? Probablement mais pas le seul. Image personnelle, carrure présidentielle, empathie, programme, proximité idéologique… Les fondements du choix électoral sont nombreux et complexes et se traduisent traditionnellement en intentions de vote.

A en croire un sondage BVA publié ce samedi pour Orange et La Presse régionale, le fondateur d’En Marche!, Emmanuel Macron, devance désormais légèrement Marine Le Pen avec 26% d’intentions de vote contre 25% pour la présidente du Front national.

A gauche, le duel entre Jean-Luc Mélenchon (+2) et Benoît Hamon (-1) tourne à l’avantage du candidat de La France insoumise, crédité de 14% d’intentions de vote et qui creuse l’écart sur celui du PS, Benoît Hamon, en baisse à 11,5%. Grand perdant de la semaine après une nouvelle série de révélations embarrassantes pour le candidat LR, François Fillon chute à 17% d’intentions de vote, loin, très loin du duo de tête.

Voilà pour le palmarès de tête en terme de projections de vote. Qu’en serait-il si l’on ne retenait que le critère de l’honnêteté? BVA a testé l’image des cinq principaux candidats sur plusieurs items et le résultat est sans appel: si l’on ne retenait que l’honnêteté, la finale de la présidentielle opposerait Jean-Luc Mélenchon à Benoît Hamon.

BVA

Mélenchon champion de la “vertu” publique

61% des Français jugent ainsi que Jean-Luc Mélenchon est “honnête”. Un résultat qui vient conforter la bonne cote de popularité du chef de file de la France insoumise, très engagé sur la question de la moralisation de la “monarchie républicaine” qu’il juge pour partie responsable des scandales.

Après avoir dévoilé en avant-première (et avec humour) sa déclaration de patrimoine, l’eurodéputé, inlassable défenseur de l’incorruptible Robespierre, a publié cette semaine un livre intitulé “De la vertu” (Ed. de l’Observatoire) coécrit avec la journaliste Cécile Amar. “La Vertu dont il est question se voit directement confortée à sa pire négation: la corruption. Au moment où les Français se méfient de la politique, la Vertu est une ardente obligation dans l’espace public”, plaide-t-il en étrillant “l’argent-roi, mortifère en démocratie”.

Hamon et Macron bien placés

Premier candidat à avoir dévoilé le détail de sa stratégie de moralisation, le vainqueur de la primaire socialiste Benoît Hamon fait également le plein de voix sur le critère de l’honnêteté. 57% des personnes interrogées le jugent crédible sur ce seul item. Une bonne note qui sanctionne également l’engagement du député des Yvelines à se battre contre le lobbying au Parlement. Benoît Hamon s’est également engagé à rendre publique la liste de ses plus importants donateurs, mettant au défi ses adversaires d’en faire de même.

La pique visait Emmanuel Macron dont l’image en terme d’honnêteté se situe légèrement en-dessous de la moyenne (48%). Visé indirectement par une enquête préliminaire pour favoritisme lorsqu’il était encore ministre, le candidat d’En Marche! s’est toutefois engagé auprès de son allié François Bayrou à faire voter une grande loi de moralisation de la vie publique s’il était élu président de la République.

Le Pen et Fillon bon derniers

Loin, très loin derrière, Marine Le Pen et François Fillon ferment la marche. Avec seulement 23% des personnes interrogées qui la jugent honnête, la présidente du FN paie ici le prix des enquêtes judiciaires qui secouent son parti, mis en examen en tant que personne morale dans des affaires de financement.

Marine Le Pen, qui a refusé de se rendre à la convocation des juges dans l’enquête sur ses assistants parlementaires, a fait le choix de ne rien proposer de spécifique en terme de moralisation dans son programme présidentiel.

Avec 9% de Français qui le jugent honnête, François Fillon voit son image personnelle profondément dégradée par les scandales touchant son train de vie et les emplois présumés fictifs de sa famille. Chez les seuls sympathisants LR, le coeur de cible de son électorat, François Fillon n’est jugé honnête que par une personne sur trois (32%). Dans son programme, ce dernier effectue quelques propositions a minima sur le sujet. Autre critère accablant, seuls 16% des personnes interrogées estiment que le vainqueur de la primaire de la droite leur inspire de la confiance. C’est peu ou prou le score que lui prédisent pour l’heure les sondages.

Geoffroy Clavel

 

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