Quatre leaders de l’opposition congolaise et candidats déclarés à la présidentielle de décembre 2023, s’engagent à œuvrer ensemble pour l’aboutissement du processus électoral en cours dans le pays. Il s’agit de Matata Ponyo, Moise Katumbi, Delly Sesanga et Martin Fayulu. Ils ont fait cette déclaration vendredi après-midi à Lubumbashi dans le Sud du pays où ils sont réunis depuis jeudi.
C’est un engagement pour l’intérêt du pays que les quatre opposants politiques ont pris devant des centaines de militants. La déclaration est lue par Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moïse Katumbi. « Nous, signataires de la présente déclaration, nous engageons à rester solidaires dans l’unité des actions pour faire aboutir la lutte du peuple congolais pour un véritable état de droit. »
Alors que le processus électoral est déjà en marche, Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, Ecide de Martin Fayulu, Envol de Delly Sesanga et LGD de Matata Ponyo s’allient pour dire non à la révision de la Constitution. Ils reviennent sur leurs exigences, notamment la recomposition de la Cour constitutionnelle. Mais aussi « la désignation consensuelle des animateurs des organes de la Céni, la conduite urgente d’un audit externe des opérations d’identification et d’enrôlement en cours en vue de la production d’un fichier électoral intègre, reflétant les réalités démographiques de chaque circonscription électorale. »
Dans ce document de deux pages, les 4 opposants ont dressé un tableau sombre de la gestion du pays par le pouvoir actuel. Ils ont dénoncé par exemple l’instrumentalisation des institutions, l’insécurité et la volonté des autorités de vouloir, disent-ils, écarter certains candidats déclarés à la prochaine présidentielle.
« Depuis un temps, ce régime nous a habitué à gouverner le pays dans le mépris des lois, dans le non-respect des procédures », a tancé Delly Sesanga, président du parti Envol. Pour sa part, Moise Katumbi justifie son engagement par la nécessité d’offrir une autre vie aux Congolais. « Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour défendre notre population. Regardez un peu la vie chère aujourd’hui. Les fonctionnaires de l’État sont payés au taux de 900 francs (pour 1 dollar). »
Des préoccupations que partage aussi Martin Fayulu. « Le pays est au bord de l’abime. Les Congolais souffrent. À l’Est, il n’y a de vie, même ici, il n’y a pas de vie, nulle part il y a de vie. » Matata Ponyo, président du LGD, compte sur la bonne foi de chacun. « Que cet engagement soit porteur d’espoir, qu’il soit aussi la matérialisation d’une conviction noble et patriotique. »
Tout en dénonçant plusieurs maux qui rongent le pays, les quatre leaders projettent déjà une première manifestation commune le 13 mai prochain à Kinshasa pour exiger un processus électoral transparent et équitable.