04242024Headline:

Réconciliation: Des confidences sur Charles Konan Banny et l’argent de la Cdvr

banny

Candidat déclaré aux prochaines élections présidentielles, Charles Konan Banny, ex-président de la Commission dialogue-vérité-réconciliation (Cdvr) a décidé de «bousculer» l’actuel chef de l’Etat, Alassane Ouattara, à cette échéance électorale. Il en a fait la confidence à certains de ses collaborateurs.

Les langues commencent déjà à se délier. Peu après avoir remis le rapport d’activités de la Cdvr qu’il a eu à diriger pendant trois ans, Charles Konan Banny a convoqué tout le staff en charge de la réconciliation nationale à sa résidence privée de Cocody. Raison invoquée, «un débriefing».

Si l’on en croit notre source, cette rencontre tenue loin des caméras et des micros, s’est voulue, en réalité, une tribune politique de Banny pour sonder sa candidature à l’élection présidentielle auprès de ses collaborateurs. Et, au besoin, compter ceux qui voudraient faire marche commune avec lui «pour aller chercher le trône de Félix Houphouët-Boigny». Un trône qui, de son avis est sur le point d’être «vendu» à Alassane Ouattara à travers l’appel à le soutenir pour rempiler en 2015.

A ce propos, notre source confie qu’il a informé toute la “nomenclatura” de la Cdvr des motivations de sa candidature. «Banny dit vouloir s’opposer à la célébration du totalitarisme qui consiste à priver le Pdci d’un candidat et à laisser en roue libre Alassane Ouattara, qui n’en est pas un membre actif conformément aux résolutions du congrès du vieux parti», a indiqué la source. Puis de souligner que si la réélection du président Ouattara, telle que visé par l’appel de Daoukro se faisait sans un risque «de mort certaine et assurée du Pdci-Rda», avec qui, lui Banny, dit avoir un pacte de fidélité et de loyauté, il aurait laissé faire.

Face à l’appel de Daoukro qu’il qualifie de «mort programmée du Pdci», la source déclare que Banny a confié ceci: «Je n’ai rien contre Ouattara, sauf qu’il se laisse manipuler par Bédié et son clan dans leur seul intérêt et non celui du Pdci. Ouattara même sait que Bédié le manipule, mais il laisse faire, parce qu’il estime que cela lui profite. Mais, comme cela ne profite pas à la Côte d’Ivoire et au Pdci-Rda qui est l’héritage du président Houphouët-Boigny, l’or que le père fondateur nous a laissé et que j’ai l’obligation de ne pas laisser vendre, alors je vais le bousculer. Je vais bousculer Alassane Ouattara parce que je ne peux pas laisser la Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny à la merci des intérêts de Bédié seul qui décide de ce qui est bon pour lui seul et s’en fout des autres. Je vais faire barrage au totalitarisme. Nous ne sommes pas dans une monarchie. Que Ouattara se prépare, car je vais sérieusement le bousculer».

Après ces propos, selon notre source, aucun membre de la Cdvr n’a affirmé son soutien direct à Banny ni l’appeler à renoncer à sa candidature. «Ce qui nous préoccupait, c’était de parler de nos arriérés de salaire. Nous avons travaillé sur le rapport en octobre et novembre. Il va de soi que nous soyons payés pour les mois d’octobre, novembre et décembre 2014. Mais, il n’a dit aucun mot sur ce dossier sur lequel nous l’attendions», a révélé la source qui souhaite que le gouvernement se penche sur le paiement des arriérés de salaires qui courent d’octobre à décembre 2014.

Pourquoi Banny reste serein sur l’affaire des 16 milliards

Le financement des activités de la Cdvr fait toujours débat. Dans un contexte de présumé détournement de fonds, le président de cette commission affiche toute sa sérénité. Selon notre source, cela est motivé par son refus, dès le départ, de toucher à l’argent mobilisé pour la réconciliation nationale. Tout passait par l’agent du Trésor affecté à la Cdvr. En l’occurrence M. Binié. «Banny disait avoir géré des centaines et des milliers de milliards à la banque centrale (Bceao) et qu’une dizaine de milliards ne représentait rien à ses yeux. Tout passait donc par le trésorier payeur affecté par le ministère de l’Economie et des Finances», a précisé la source.

Si l’on se fie à cette révélation, les états de salaire, les missions et autres décaissements liés au fonctionnement de la Cdvr étaient faits par l’agent du Trésor. «Toutes ces dépenses s’élèvent à 302 millions de F Cfa par an. Les missions à l’intérieur ont été budgétivores, avec plus d’un milliard de F Cfa décaissé. Sur la période des trois ans, c’est exactement entre 10 et 11 milliards de F Cfa qui ont été mobilisés pour payer les salaires et les missions. Je peux dire exactement que nous avons dépensé 10 milliards de F Cfa et poussière. Mais, pas 16 milliards de F Cfa. Peut-être que la différence a été affectée aux missions considérées comme ayant été faites et qui sont inscrites dans le rapport alors qu’elles n’ont jamais été exécutées», révèle notre informateur.

What Next?

Recent Articles