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Retour sur l’Arrivée de Soro à Abidjan : C’était chaud à l’aéroport, Lobognon et des députés bloqués/Une bataille évitée..

Une bataille évitée entre la garde de Soro et des gendarmes

Le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, est rentré à Abidjan hier, dimanche 22 octobre 20917, après des ”vacances parlementaires” de près de trois mois, par le vol Air France AF 702. A l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, les choses ne se sont pas passées sans heurts.

Ce 22 octobre 2017, un imposant dispositif de sécurité avait été déployé. Toute chose que n’ont pas appréciée les proches de Guillaume Soro. Trois cargos de policiers avaient pris position dans l’aéroport. Plusieurs proches de Soro s’étaient déplacés pour saluer leur leader, mais ils ont été refoulés une fois, à l’entrée de l’aéroport. Le chef du Parlement ivoirien avait déployé une sécurité interne pour encadrer ses proches venus d’horizons divers, et vêtus de tee-shirt orange à l’effigie de leur champion.

Accueil. L’accueil pour ce retour au pays qui se voulait, avant tout, familial a failli tourner au vinaigre. L’ex-ministre des Sports, Alain Lobognon, l’ancien directeur de la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (Lonaci), Issiaka Fofana, et plusieurs députés sont bloqués à l’entrée par des gendarmes. Après environ dix minutes de tractations, ces personnalités doivent abandonner leurs véhicules, contraintes de faire le reste du trajet à pied. Cette situation n’est pas du goût de la garde de Soro qui souhaite des explications. On voit d’un côté, la garde de Soro, et de l’autre, la Gendarmerie. Des éclats de voix se font entendre. La tension monte. Pendant ce temps, des véhicules attendent pour faire leur entrée dans l’enceinte de l’aéroport, du côté du pavillon présidentiel. Aïchatou Mindaoudou, anciennement chef de mission de l’Onu en Côte d’Ivoire, est, elle aussi, bloquée dans cette situation. Elle n’en revient pas. Elle s’interroge. Ses collaboratrices à bord du véhicule font des pieds et des mains pour se tirer d’affaire. Ce qui est fait 15 minutes plus tard. Après moult discussions.

Dans le salon d’honneur, les personnalités présentes devisent. On aperçoit le vice-président de l’Assemblée nationale, Doulaye Coulibaly, le secrétaire général de l’Assemblée nationale, Latte Ahouanzi, le vice-président Oula Privat. Des membres de l’ex-rébellion n’ont pas voulu se faire conter l’événement. Affoussiata Bamba-Lamine, Sekongo Félicien, Fatoumata Traoré Diop, Mamadou Kanigui Soro, Alphonse Soro, Issiaka Ouattara alias Wattao, le commandant de la Garde républicaine, en tenue civile, …sont présents.

Déclaration. «Je suis de retour en Côte d’Ivoire. (…) Je suis venu pour prendre toute ma place dans le jeu politique, pour, non seulement contribuer, à l’apaisement., mais surtout à continuer à travailler à la réconciliation et à la paix en Côte d’Ivoire», déclare Guillaume Soro aux journalistes. «En ce qui concerne mes relations avec le président de la République, je peux vous assurer qu’elles sont bonnes. Je m’emploierai, en toute humilité, à faire en sorte que ma relation avec le président de la République soit toujours bonne. D’ailleurs, dans les prochains jours, avec beaucoup d’humilité, j’irai voir le président de la République pour parler avec lui», insiste-t-il sous le regard approbateur de ses proches dont Moussa Touré, Sidiki Konaté et Méïté Sindou. Le président de l’Assemblée nationale pense que l’héritage laissé par le premier président ivoirien, Félix Houphouët, ne doit pas être galvaudé, invitant les uns et les autres à prôner le dialogue en toute situation. «Je pense que l’arme que Houphouët Boigny nous a laissée, c’est le dialogue. On a beau être mécontent, on finit toujours pour s’asseoir pour discuter et pour dialoguer. Je suis un acteur important du dialogue direct inter ivoirien. Je considère qu’il faut que nous continuons d’aller dans ce sens. Et je suis convaincu que le dialogue triomphera en Côte d’Ivoire», ajoute Soro.

Ce retour au bercail de Guillaume Soro intervient dans un ‘‘climat politique délétère” marqué par l’incarcération de son directeur de protocole, Souleymane Kamaraté Koné dit Soul To Soul, à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) dans le cadre de l’affaire d’une cache d’armes découverte à Bouaké en pleine mutinerie au mois de mai dernier. Sur cette question, le président de l’Assemblée nationale dit faire confiance à la justice. «Vous comprendrez que je ne puisse me prononcer sur une question qui est pendante devant la justice. (…) En ma qualité de président de l’Assemblée nationale, il est de mon devoir de faire confiance à la justice de mon pays. Il se trouvera toujours des magistrats pour dire le droit, pour travailler dans le sens de la maturité de notre système judiciaire», fait savoir le député de Ferké.

Appel. Pour le reste, le président de l’Assemblée nationale lancera un appel aux Ivoiriens. Pour lui, il n’est de l’intérêt de personne que la tranquillité des Ivoiriens soit troublée. Raison pour laquelle, il assure qu’il travaillera à la paix en Côte d’Ivoire. «Il ne faut pas donner raison à ceux qui agitent le chiffon rouge du coup d’État permanent, de la déstabilisation permanente, pour exister. Nous ne commettrons pas cette erreur là. (…) C’est un sacerdoce pris depuis le 3 avril de faire en sorte que quelles que soient les difficultés que nous sachions raison garder pour travailler à la réconciliation parce que certains ont intérêt qu’il n’y ait pas la paix. Quand la paix existera, ils n’existeront pas. Donc, il faut qu’il y ait la paix en Côte d’Ivoire, qu’il y ait la tranquillité dans ce pays. Et je vais m’employer à ce que la réconciliation soit une réalité», a conclu Guillaume Soro.

Aussitôt qu’il a quitté l’aéroport, le président de l’Assemblée nationale s’est rendu à la résidence de l’ex-ministre et maire de Port-Bouet, Hortense Aka Anghui, décédée récemment. Guillaume Soro est allé présenter ses condoléances à la famille éplorée.

Cyrille DJEDJED

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