Cette manifestation a une importance particulière pour les manifestants qui espèrent faire entendre leur désaccord au Conseil constitutionnel, qui doit se prononcer ce vendredi 14 avril sur la légalité de la réforme des retraites. Il semble peu probable que les Sages retoquent la totalité du texte, mais ils pourraient censurer certaines mesures.
Syndicats et manifestants espèrent qu’ils montreront leur sagesse, même si l’un d’entre eux estimait que cela ne devrait pas entièrement reposer sur le Conseil constitutionnel. Contrairement à Emmanuel Macron, pour qui le verdict de demain viendra clore un chemin, les syndicats ne sont pas prêts à mettre fin au débat. Les manifestants appellent le président à ne pas promulguer la loi, quoi qu’il en soit, explique Pauline Gleize, envoyée spéciale de RFI dans le cortège parisien.
Moins de monde à Paris
Si elle revêt une importance symbolique particulière, cette douzième journée de mobilisation n’est certainement pas la plus fournie à Paris, où le cortège s’est élancé de la place de l’Opéra pour rejoindre la place de la Bastille. Les camions des syndicats mettent de l’ambiance devant l’Opéra Garnier, mais le cortège n’était toujours pas très fourni, vers 14 heures. Le temps changeant et les averses de grêle ne contribuent sans doute pas à attirer la foule après déjà de nombreuses journées de grève. Les parapluies se sont ouverts sur la foule depuis quelques instants à nouveau
À Toulouse, Nice, le Havre ou Rennes, les manifestants avaient déjà commencé à défiler ce jeudi matin. À Quimper, le cortège a marqué ironiquement « une minute de silence pour la démocratie ».
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Les perturbations s’annonçaient dès la mi-journée beaucoup moins importantes qu’au début de la mobilisation dans les transports aérien, ferroviaire et dans le métro. Mais le mouvement ne faiblit pas dans les lycées et universités, dont plusieurs étaient à nouveau bloqués jeudi matin, par exemple à Lille.
Peu de participation dans l’Éducation nationale
Le ministère de l’Éducation nationale a recensé autour de 5% d’enseignants en grève ce jeudi dans les académies qui ne sont pas en vacances. Les syndicats n’ont pas donné d’estimations en raison des vacances dans la Zone A , qui rendent les chiffres difficilement comparables selon eux.
Dans l’énergie, l’entrée de la raffinerie de Feyzin, près de Lyon, a été bloquée deux heures ce matin par une centaine de militants syndicaux. Un barrage filtrant a aussi été mis en place à la centrale nucléaire de Gravelines. Globalement, les salariés des raffineries françaises se sont mobilisés sans toutefois perturber massivement l’activité des sites.
La CGT a par ailleurs appelé les éboueurs parisiens à une nouvelle grève reconductible. Le mouvement des éboueurs, qui n’ont pas ramassé les poubelles pendant trois semaines en mars dans la capitale française, a été un des aspects les plus spectaculaires de la crise.