04252024Headline:

Retraites : une centaine de plaintes déposées à Paris pour des « arrestations arbitraires »

Un collectif d’avocats signale de nombreuses interpellations et détentions sans objet, qui visent selon eux « à dissuader d’exercer son droit de manifester et à casser le mouvement social ».

« Une centaine de plaintes » ont été déposées à Paris, vendredi 31 mars, pour dénoncer des « arrestations et détentions arbitraires » dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites, a annoncé un collectif d’avocats lors d’une conférence de presse.

Pour la vingtaine d’avocats, parmi lesquels Mes Coline Bouillon, Aïnoha Pascual, Raphaël Kempf, Alexis Baudelin qui se sont exprimés pendant la conférence de presse, les nombreuses interpellations et détentions de ces dernières semaines sont sans objet et visent « à dissuader d’exercer son droit de manifester et à casser le mouvement social ».

D’après Me Raphaël Kempf, les plaintes ont été déposées vendredi matin, auprès du tribunal judiciaire de Paris, contre les privations de liberté en grande partie « arbitraires », au vu du faible taux de poursuites qui se sont ensuivies. D’après Me Alice Becker, les procédures feraient en effet l’objet de « 75 % de classement sans suite » de la part du parquet de Paris.

« Gardes à vue sanctions »
Les plaintes se basent sur trois infractions : « atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique », « non-intervention pour l’arrêt d’une privation de liberté illégale » et « entrave à la liberté de manifester ».

Comme ses confrères, Me Coline Bouillon a dénoncé des « gardes à vue sanctions ». Me Aïnoha Pascual a également critiqué « la violence qui a lieu pendant ces interpellations et en parallèle ». Cette « violence » qui fera l’objet de plaintes distinctes « dans les jours à venir », a-t-elle ajouté. Me Alexis Baudelin a pour sa part affirmé :

« Nous sommes soutenus par bon nombre d’institutions, par la Défenseure des droits notamment qui ne cesse d’alerter sur ces interpellations abusives, sur la disproportion des moyens mis en place par la police et le parquet dans cette mobilisation pour dissuader les gens de revenir en manifestation. Dans une démocratie, ce n’est pas acceptable. »

Depuis plusieurs semaines, des organisations telles que la Ligue des droits de l’homme (LDH), le Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche), le Syndicat des avocats de France (SAF, classé à gauche), mais aussi les partis politiques de gauche, critiquent une « répression policière ». Certaines de ces organisations ont déposé des recours contre des interpellations « préventives », des interdictions de rassemblements nocturnes, etc.

Claire Hédon, la Défenseure des droits, a « alerté sur les conséquences d’interpellations qui seraient préventives » et sur des « manquements déontologiques dans le maintien de l’ordre ».

 

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