04202024Headline:

Samba Koné, “ex-fondateur” du commando invisible d’Abobo : «Il est temps de ramener Gbagbo et Blé pour les juger ici»

Samba koné ex-combattant

La situation sécuritaire préoccupe aussi bien les autorités gouvernementales que les ex-combattants. En milieu de la matinée, nous recevons un appel. A l’autre bout du téléphone, l’ex-fondateur du commando invisible d’Abobo, dans le combat d’Abidjan, pour la dernière bataille de la conquête du plais présidentielle où était encore logé Laurent Gbagbo. Samba Koné, président du comité national de sensibilisation des ex-combattants, a déclaré s’être retiré de tout processus. Mais il y a urgence. Il semble remonté contre les dernières déclarations des autorités gouvernementales relativement à la situation sécuritaire au nord de la Côte d’Ivoire. Echanges avec celui qui a été un ex-président de la jeunesse du nord de la Côte d’Ivoire….
Le téléphone sonne subitement ! Je décroche :
« Allo ! »
«Salut ! Comment allez-vous !
«Ça va. Qui est-ce ? »
«Homme de l’ombre…».
«Mais dites-donc, l’homme de l’ombre avait annoncé, s’être retiré totalement. Que se passe-t-il ? Tiens, tiens dit rapidement, avant de nous donner de tes nouvelles, il est de plus en plus question de la présence de djihadis dans le nord de la Côte d’Ivoire. Toi tu as été à la tête de plusieurs ex-combattants, désarmés ou pas. As-tu une idée précise de ce qu’il se passe là-haut du pays. Es-tu en contacts avec quelques éléments sinon tes éléments qui sont au nord avec cette situation et en contact avec ces djihadis» ?
«Écoutez cher journaliste, c’est l’une des raisons de mon appel, parce que de grands guides religieux que nous, les ex-combattants respectons sont manipulés par les autorités. Je vous affirme que c’est un combat engagé par le gouvernement ivoirien dans le vide.
Il n’y a pas de djihadis ou de terroristes au nord de la Côte d’Ivoire. Ni à l’Est, ni à l’Ouest ni au centre ni au nord ! Je le dis et je le confirme. C’est même très dangereux de la part du ministre de l’intérieur d’affirmer de telles choses depuis Abidjan. C’est mettre en péril la vie des populations du nord qui ont été choquées durant une décennie de guerre, de violences inouïes depuis 2002 du fait de certains de leurs propres fils. Elles ont été torturées par des crises guerrières inutiles. Il est très important que les autorités d’Abidjan mettent fin à ce mensonge. Qu’elles mettent fin à cette campagne du faux !
Mais le gouvernement et d’autres autorités soutiennent la présence de djihadis au nord de la Côte d’Ivoire !
Faux ! Il n’y a pas de djihadis au nord de la Côte d’Ivoire et je persiste à vous le dire cher journaliste. Faites y une mission, vous écouterez les populations. Je demande aux autorités d’Abidjan de faire un exercice de mémoire. Ont-elles des relations de cohésion pacifique avec toutes ces populations du nord? Justice a-t-elle été rendue à toutes ces personnes qui ont été violées, violentées par ces autorités ? Toutes ces personnes qui ont perdu leurs batailles, toutes ces personnes qui ont vu leurs bêtes être tuées par les hommes de ces mêmes autorités ?
Toutes ces personnes qui ont vu leurs fermes être saccagées par les hommes en armes mises en mission par ces mêmes autorités aujourd’hui au pouvoir ? Justice a-t-elle été rendue à toutes ces populations qui ont été torturé à Vavoua, à Séguéla, Korhogo, même à l’ouest ?
Mais mon coup de téléphone était simplement pour dénoncer cette campagne diabolique du ministre de l’Intérieur et certains cadres du parti RDR contre des autorités religieuses, contre précisément les Imams. C’est mettre en péril la cohésion sociale et religieuse. Il n’y a aucun iman djihadis ou qui prône le terrorisme.
C’est dangereux d’exposer des guides religieux en allant leur demander d’arrêter ou de dénoncer les djihadis. Moi j’étais sur le terrain durant cette décennie de crise et je n’ai jamais vu d’imam terroriste ou djihadis en Côte d’ivoire. Que le ministre Hamed Bakayoko mette fin à cette campagne démagogue et se penche sur le vrai problème des populations

Quel est selon toi l’objectif du ministre de l‘Intérieur en soutenant qu’il ya des djihadis au nord de la Côte d’Ivoire ?
Sait-il ce que c’est, un djihadis? J’ai fait le désert ! Savent-ils tous ceux qui crient à Abidjan ce que c’est et ce qu’est capable de faire un seul djihadis ? Mais les autorités ivoiriennes battent seules le tambour et elles dansent seules. Moi je sais que l’entourage de Ouattara va le perdre et va le couler. Le ministre de l’Intérieur doit changer de poste. Il n’est pas obligé !
Tu as été chef d’ex-combattants, alors es-tu en contact avec tes compagnons qui sont au nord, es-tu toi-même là-bas pour certifier qu’il n’y pas de djihadis dans cette partie de la Côte d’ivoire ?
Au mali, il ya des djihadis. Ils cherchent à s’accaparer de l’approvisionnement de l’armée malienne qui va dans leur zone et dont les ressources partent de la Côte d’Ivoire. Voilà leur souci. Les armes, la nourriture, tout part de la Côte d’Ivoire, vers le Mali. Donc ils attaquent les convois de l’armée française ou tout ce qui ravitaillent l’armée malienne. Les djihadis ont l’esprit de commerce. Est-ce que les populations du nord de la Côte d’Ivoire ont fini d’adorer les bois sacrés pour parler djihadis ? C’est un faux combat que le ministre et le gouvernement veulent mener.
Comment expliques-tu que le ministre de l’Intérieur rencontre les imams ? Est-ce eux qui entretiennent, le terrorisme ?
Mais c’est la base de mon inquiétude. Il mène un faux combat. Tout le m onde peut quitter le mali et entrer en côte d’Ivoire sans être contrôlé. C’est dangereux de traiter les imans ainsi. C’est une démarche qui divise. Il ferait mieux plutôt de s’occuper des préoccupations réelles des populations du nord. C’est un échec du gouvernement que de rechercher des djihadis là où ils ne sont pas. Le gouvernement veut détourner les regards des vraies réalités. Les ivoiriennes entendent sortir de ce marasme socioéconomique, ils n’ont pas besoin de démarches et déclaration politico-politiciennes.
Vous avez annoncé vous être retirés de tout processus, d’autres ex-combattants et toi. Mais as-tus envoyé un message à tes compagnons ex-combattants de se garder de cette entreprise djihadis? Sont-ils en connexion avec eux au nord de la Côte d’Ivoire?
Le problème n’est pas là ! Nous sommes encore dans l’attente que le chef de l’Etat Ouattara prenne en compte nos doléances. Notre volonté d’intégrer le Conseil national de sécurité-CNS, consiste à apporter notre assistance au processus de normalisation du climat sociopolitique. A l’unité et au rétablissement d’un climat paisible.
Notre combat n’est pas dirigé contre quelqu’un. Nous n’avons pas encore vu de djihadis en face de nous pour les combattre au nord de la Côte d’Ivoire. Ils ne sont nulle part au nord de la Cote d’Ivoire. Le ministre veut détourner l’opinion et s’enrichir dans l’opportunité d’achat d’armes. Nous sommes prêts. Nous sommes prêts à accompagner une vraie démocratie. Qu’on ne compte pas sur nous pour une guerre inutile. Nous sommes pour la paix….
C’est pourquoi nous pensons qu’il est impératif et temps de rétablir un climat de paix à travers une transition politique inclusive afin de préparer une élection juste et transparente et équitable.
Mieux, avec l’aide de la communauté internationale, il faut créer un tribunal spécial pour la Côte d’Ivoire afin de juger tous les criminels de guerre et contre l’humanité. Ce qui pourrait permettre à la Côte d’Ivoire et à la CPI d’amorcer une meilleure collaboration dans le strict respect de la convention de Genève.
Si cela est fait, alors Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé pourraient être transférés ici et être jugés par ce tribunal. Je pense que la Côte d’Ivoire ne mérite pas le chaos avec des ministres qui vont dans l’inconnu avec de faux combat…Je pense avoir dis le contenu de mon appel. Je vous laisse. Certainement à très bientôt…
Par H. MAKRE

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