04192024Headline:

Soro Guillaume aux militants du RDR : «Nous ne pouvons pas être dans quelque chose et puis perdre»

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(…) Chers militants et militantes de Koumassi, je vous salue;

Chers amis, chers frères, chers jeunes de Koumassi,

En somme, braves militants et braves militantes du RDR, ma joie est grande de me retrouver ici ce matin.

Avant de livrer mon message, je veux avoir une pensée forte pour notre collègue disparue, Mah Diallo. Que son âme repose en paix. Je pense à cet instant à sa famille, à ses enfants que je connais, à Mariam Fofana, Mafing Fofana et autres.

Je veux aussi, au début de cette intervention, qu’ensemble nous ayons une pensée pieuse pour tous les militants, toutes les militantes du RDR depuis la création qui, chaque jour, chaque mois, se sont battus et dont beaucoup nous ont quittés aujourd’hui. De là où ils sont, qu’ils continuent de veiller sur nous. Ils ont laissé sûrement des familles, des enfants orphelins. Je veux leur rendre hommage, leur dire que le combat de leurs parents, leurs fils, leurs filles n’est pas vain. Parce que leur souhait, c’était justement qu’à Koumassi que nous puissions nous réunir comme aujourd’hui sans avoir à courir.

Je voudrais vous demander aussi d’avoir une pensée pieuse pour la paix en Afrique. Il y a quelques heures, vous le savez, c’est avec tristesse que nous avons appris qu’une centaine d’étudiants au Kenya ont été victimes de barbarie. Je veux qu’on pense à ces étudiants massacrés parce que le Kenya, ce n’est pas aussi loin que ça, le Kenya ce n’est pas sur un autre continent, le Kenya c’est en Afrique. Et ça n’arrive pas qu’aux autres. C’est pourquoi Monsieur le ministre, j’invite les uns et les autres à avoir une pensée pieuse pour tous ces enfants tués, pour toutes ces personnes massacrées au nom hélas de convictions faussement religieuses.

Chers amis, chers militants, chers militantes de Koumassi, après ces moments de compassions aux victimes que je viens d’énoncer, permettez que mes premiers mots soient des mots de salutations. Je suis ici d’abord pour apporter les salutations du Président Alassane Ouattara. Alors qu’aujourd’hui même je devais être avec le Président de la République, parce que je venais ici à Koumassi, il m’a chargé de dire aux militants, à chacune et à chacun de vous… Il m’a dit : ‘’Guillaume vas-y, quand ils te verront, ils m’auront vu’’. C’est pourquoi j’ai laissé un déjeuner présidentiel pour un meeting émergent à Koumassi.

Ne croyez pas un seul instant qu’il vous oublie, ne croyez pas un seul instant qu’il ne pense à vous. Aujourd’hui, après le message du Président, je veux saluer et remercier le Ministre Cissé Bacongo parce que c’est lui qui m’a appelé pour que je sois co-parrain. Je n’ai pas hésité un seul instant parce que Koumassi c’est chez moi. Nous n’allons pas livrer tous les secrets aujourd’hui, mais je connais Koumassi. Koné Souleymane ici est mon témoin, nous avons sillonné Koumassi, nous avons travaillé ici à l’époque avec les jeunes, les femmes parce que certains ont l’impression ou le sentiment que la lutte commence aujourd’hui. Ce n’est pas vrai. La lutte c’est un long processus difficile, nous avons traversé des moments difficiles, Monsieur le Ministre.

Il y avait une époque où il fallait être courageux pour déclarer qu’on est militant du RDR, il y avait une époque où il fallait se cacher. La lutte a été difficile ; il y avait une époque, avouons-le, on avait honte de dire qu’on était du RDR. Mais aujourd’hui, tout le monde veut être RDR, c’est une bonne chose. Le rôle de chacune et de chacun d’entre vous, c’est justement de faire en sorte que le parti le RDR, l’idéal du combat qui a été mené soit compris et reçu par tous les Ivoiriens. Je pense que c’est quelque chose d’important. C’est pourquoi je veux reconnaître le travail que mon ami et frère le Ministre Cissé Ibrahim a eu à accomplir, brillant intellectuel, homme politique engagé et loyal. Je n’oublie pas de saluer tous ces pionniers qui ont patiemment et intelligemment construit le parti. Je n’oublie de saluer tous ceux qui hier ont travaillé pour que nous soyons au pouvoir. Quelqu’un l’a dit, nous ne sommes pas à côté du pouvoir, nous sommes au pouvoir.

Je comprends beaucoup de militants qui disent ‘’on nous a oubliés’’. Non ! On ne peut pas vous oublier. C’est vrai certains peuvent se sentir frustrés. Mais dans la lutte dans le combat pour la liberté et la démocratie, il n’y a pas de place pour la frustration parce que le combat pour la démocratie est un combat permanent. Il faut vous réarmer. Et je suis venu dire à Koumassi, ne vous laissez pas distraire, restez courageux parce que ce combat mérite et nécessite beaucoup de courage. Beaucoup de personnes viendront vers vous pour essayer de vous déstabiliser, de vous décourager. Ils viendront par exemple pour dire : ‘’vous avez lutté, qu’est- ce que vous avez eu’’ ?

Ne les écoutez pas parce que quand on décide de s’engager dans une lutte, les résultats ne sont pas forcément immédiats, quand on décide de s’engager dans une lutte, il faut être un homme de conviction et de principe parce que vous vous êtes engagé pas pour quelqu’un, pas pour faire plaisir à d’autres mais vous vous êtes engagé par rapport à vous-même. Et quand le combat aboutit, la satisfaction première, c’est d’avoir le sentiment d’accomplissement parce que vous avez contribué à changer le monde, à changer l’Afrique, à changer la Côte d’Ivoire. Chers militants, chères militantes, je suis fier aujourd’hui d’être ici.

J’ai entendu les discours. Ça été des discours de qualité. Vous avez parlé de réconciliation, je vous prends au mot. Oui, il faut que nous puissions réaliser la réconciliation, la vraie parce que dans la division, nous n’irons nulle part dans la division, nous sommes sûrs d’échouer, mais unis, nous sommes sûrs de gagner. Vous le savez, le parti a eu un congrès extraordinaire pour désigner le Président actuel, Son Excellence Alassane Ouattara, candidat à la future élection présidentielle. Je l’ai dit, le Président Ouattara n’a pas d’autres adversaires parce que je suis convaincu que les autres que je vois ne peuvent pas. Mais le tout n’est pas de gagner une élection.

Il ne faut pas croire que nous sommes arrivés et que tout est fini. Ce n’est pas fini parce l’adversaire est tapi dans le bosquet, il nous regarde. Vous croyez qu’ils sont contents de nous voir au pouvoir ? Cela leur fait mal. Ils attendent qu’on fasse un faux pas… Mais je dis que ce n’est pas fini. Ceux qui croient que nous sommes au pouvoir et que tout est fini, que tout est tellement bien fini qu’il y a de la place pour la division, la frustration se trompent.

Nos adversaires nous guettent. Ils se disent qu’ils n’ont pas été vigilants et nous avons pris le pouvoir. Ils prient pour qu’on fasse le faux pas. Cette fois, ils se disent qu’on ne va pas les rater. Toi qui est resté à la maison parce que tu es frustré, même avec ta frustration, ils ne vont pas te rater.

Toi qui veut faire le travail de la division, ne vous trompez pas, notre adversaire est intelligent ; c’est le même bâton qui va frapper le frustré que le militant mobilisé. Donc ne nous trompons pas. C’est pourquoi, je suis venu dire à Koumassi, le travail que vous devez faire, c’est le travail de tout le monde. Je m’adresse à chacune et à chacun d’entre vous ici, ne laissez pas un millimètre carré de Koumassi sans qu’il soit mobilisé. Allez dans toutes les cours de Koumassi pour porter le message, c’est important.

A présent, permettez-moi de saluer le doyen Adou Assalé ici présent. Je veux le saluer, lui qui a tant fait pour Koumassi. Je salue le Ministre Cissé Bacongo et je veux que les deux se donnent la main publiquement. Je veux dire notre amitié et notre fraternité, dire que nous vous connaissons depuis déjà les années quatre-vingts. Nous savons ce que vous avez fait.

Aujourd’hui, je vous demande et je vous charge, par la grande sagesse et l’expérience que vous avez, de continuer à nous prendre la main et avoir le bâton de la réconciliation, de l’union et de l’unité.

Voyez-vous, il ne faut pas se laisser abattre, il ne faut pas se décourager. Moi, je ne me décourage pas parce que si on devait se décourager, le combat n’allait pas aboutir. Je veux qu’avec le Ministre Cissé Bacongo, votre jeune frère, vous soyez unis et soudés.

Je dis aussi au Ministre Cissé qui est mon grand-frère, pensez au combat de ces millions de militants du parti ; pensez à tous ceux qui nous ont devancés dans l’au-delà et qui ne sont pas fiers de voir la division en notre sein. Ce n’est pas maintenant que nous sommes au pouvoir que nous devons être divisés.

Je vous confie la mission de la réconciliation du parti à Koumassi. Quant à Sidy et Konaté Souleymane, ce sont mes amis. Nous nous sommes cachés les nuits ici à Koumassi. Quand j’ai appris qu’il y avait des problèmes entre vous, j’étais embarrassé.

Mais aujourd’hui, Je suis vraiment fier de vous retrouver ensemble. Je veux vraiment vous remercier, je veux que vous travailliez et que le taux de participation soit un record. Nous aurons la victoire, ce n’est pas cela mon problème parce que nous, nous ne pouvons pas être dans quelque chose et puis perdre. Le plus important c’est le taux de participation. Il faut que tous, vous alliez aux urnes pour voter.

Voici le message de fraternité, d’amitié de réconciliation que je voulais lancer aujourd’hui. Chers parents, la Côte d’Ivoire a renoué avec la paix. Parce que la Côte d’Ivoire a renoué avec la paix, je reprends ma place au sein du RDR. Je reprends ma place au sein du parti du Rassemblement des républicains.

J’étais allé en mission me battre ; j’étais allé au front. Parce que j’avais compris en 2000, quand ce jour-là, revenant de Cocody, j’ai été arrêté sur le pont de Gaulle. Ce jeune soldat m’a demandé ma pièce d’identité que je n’avais pas. Pas parce que je suis étranger, mais parce que les turpitudes de l’administration n’avaient pas permis que j’ai ma carte nationale d’identité. Quand ce jeune soldat a osé me traiter d’étranger sur le pont de Gaulle. Moi, qui quelques années auparavant avait dirigé le mouvement étudiant (FESCI) pendant plus de trois ans, moi qui sur l’université, dans le dialogue et la négociation avais fait en sorte que les conditions de vie des étudiants s’améliorent.

Je n’étais pas un anonyme dans ce pays ; c’est sur un pont, parce que je m’appelle Soro, qu’on me traite d’étranger, j’ai compris ce jour-là qu’il fallait équilibrer les rapports de force.

Parce que je me suis dit, si moi on m’arrête sur ce pont et qu’on me traite d’étranger, et les anonymes ? On a dû en massacrer. Face à la terreur, nous n’avions pas d’autre choix que d’équilibrer le rapport de force, c’est ce que j’ai fait. Et c’est Victor Hugo qui disait que « face à la répression, face à la dictature, la révolte est de droit ». Et je me suis révolté.

Chers parents, maintenant que la Côte d’Ivoire a repris et renoué avec la paix, je reprends ma place au sein du RDR. Ensemble nous allons mener le combat politique, ensemble nous serons autant redoutables sur ce terrain politique, ensemble nous allons faire en sorte que le Président de la République, Alassane Ouattara, qui en quatre ans de mandat a déjà fait du rattrapage, et j’utilise le mot rattrapage à dessein, parce qu’il a rattrapé 10 ans, 15 ans de retard dans ce pays…

Chers amis, j’étais venu juste pour inaugurer le siège du RDR à Koumassi et c’est devenu un meeting. Je qualifie ce meeting de meeting d’échauffement parce que je reviendrai ici à Koumassi. Je suis fier parce que c’est en quarante-huit heures que vous avez réussi cette mobilisation. Donc je suis venu et je suis fier de voir une mobilisation des grands jours.

Je suis fier de Koumassi, je suis fier des militants. Mais je voudrais aussi saluer la quinzaine de députés qui est venue ici à Koumassi… Vous voyez mesdames et messieurs, c’est cette solidarité, cette fraternité que je veux célébrer avec vous. Vous voyez ; ils sont plus d’une quinzaine de députés à se déplacer à leurs propres frais. Parce qu’ils ont simplement entendu que leur frère, leur sœur, députés de Koumassi recevaient le Président de l’Assemblée nationale. Je vous remercie et à vous ma reconnaissance.

Je salue aussi dans la foule, mes amis des Forces Nouvelles qui sont venus. Je salue Alain Lobognon, Méité Sindou. Merci d’être venus ; le combat politique ne fait que commencer…. Je sais que les jaloux vont maigrir. Mais nous, nous n’avons rien à faire avec les jaloux.

Merci à Koumassi, merci aux militants, j’ai compris le message de l’Imam, je le recevrai, je remercie les guides religieux, les chrétiens qui sont venus et qui sont dans une période très importante pour leur foi, merci à toutes et à tous, merci de m’avoir reçu chaleureusement à Koumassi.

Bonne fête de pâques à tous.

Merci.

Le discours de Soro Guillaume à Koumassi le samedi 4 avril 2015

Source : guillaumesoro.ci

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