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Succession de Ouattara : Voici pourquoi Soro est en colère

L’hommage au président de la République, Alassane Ouattara, dernièrement à Korhogo, a ouvert un débat sur la succession du chef de l’Etat de la part de plusieurs proches de Guillaume Soro, Président de l’Assemblée nationale.

Dans une contribution emprunte de mots élogieux dans laquelle il s’est évertué à démonter que Guillaume Soro est ”l’incontestable figure emblématique” à même d’assurer l’après Ouattara, le professeur  Franklin Nyamsi a jeté un imposant ballon d’essai dans l’establishment RHDP. « Quand on regarde donc objectivement la génération de l’après Alassane Ouattara, quel homme d’Etat, ou quelle femme politique, mieux que l’actuel Chef du Parlement, Guillaume Kigbafori Soro, émerge incontestablement du lot des hommes et femmes politiques ivoiriens âgés de plus ou moins de 25 ans que lui? (…) Depuis 2012, il préside sans discontinuer avec succès aux destinées de la seconde institution de l’Etat de Côte d’Ivoire, le parlement devenu bicaméral depuis la révision constitutionnelle de 2016…Quel CV politique parle mieux que le sien pour épouser la cause de la génération de l’après-Ouattara / Bédié? Qui mieux que lui connaît le legs des Anciens, et les attentes fiévreuses des Jeunes qui constituent la majorité de la population ivoirienne actuelle? Aucun autre homme politique, aucune autre femme politique, que je sache », s’est lâché le Professeur agrégé de philosophie.

En faisant une telle sortie, le conseiller de Guillaume Soro ne parle pas au hasard. Il sait mieux que quiconque que le schéma qui est progressivement en train d’être mis en place par Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, est susceptible de compromettre l’ambition ô combien légitime de ”GSK” pour 2020. Depuis maintenant plusieurs années, le PDCI et le RDR sont dans une alliance dénommée Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Ce regroupement politique, depuis 2010, a énormément contribué d’abord à l’élection d’Alassane Ouattara à la magistrature suprême en novembre 2010 et à sa réélection en octobre 2015. L’une des clauses du fameux Appel de Daoukro lancé par Henri Konan Bédié à soutenir la candidature unique RHDP d’Alassane Ouattara en 2015, reste bel et bien l’alternance politique en 2020 devant aboutir au retour aux affaires du PDCI. Et cela, Guillaume Soro le sait très bien.

Mais pourquoi alors toutes ces sorties on ne peut plus tonitruantes de certains de ses proches tendant à victimiser le député de Ferkessédougou voire à vouloir le présenter comme  ”l’incontestable figure emblématique” de l’après Ouattara alors que Soro, lui-même, a toujours approuvé (à moins que ce ne soit du bout des lèvres) les décisions issues des têtes-à-têtes Bédié-Ouattara? La vérité qui fait courir le camp Soro, nous explique un proche du Palais présidentiel, c’est que tous les adorateurs de Guillaume Soro savent très bien que la machine du RHDP est irréversible. Et si elle l’est, l’alternance l’est aussi. Autrement dit, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara ne trahiront pas la parole donnée devant la nation tout-entière. En 2020 donc, ce sera un candidat unique RHDP issu du PDCI-RDA qui sera présenté à la présidentielle, confie notre informateur. Et ce candidat, vous l’imaginez bien, ne s’appellera pas Guillaume Soro.

Ce serait donc, explique notre source, la crainte de voir le rêve présidentiel de Guillaume Soro se briser en mille morceaux, qui fait que ses proches ont décidé de secouer le cocotier avant l’heure. « L’alternance générationnelle sera donc le résultat d’un véritable renouvellement politique de la direction de ce pays, qui sera en phase avec sa démographie vigoureuse », prévient Franklin Nyamsi. Et le conseiller de Guillaume Soro de mettre en garde : « L’alternance générationnelle se fera dans la transparence avec la souveraineté populaire ivoirienne, qui ne s’embarrassera d’aucune tractation de couloir ni d’aucune injonction grand-frériste surnuméraire et superfétatoire. Ce sont les élections démocratiques de l’an 2020 qui la trancheront ».

Le mot est lâché ! Le camp Soro n’est pas prêt à accepter une non-candidature de son leader en 2020. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas le fait que Guillaume Soro soit ”mal aimé” au RDR, du moins par les caciques, qui fait qu’il ne sera pas le choix du RHDP. Non ! Loin de là ! Disons plutôt que sa mise à l’écart dans la course pour la succession de Ouattara sera due au pacte de l’alternance signé entre le PDCI et le RDR. Et qui fait que le pouvoir devra revenir au PDCI en 2020 après 10 années de gestion du Président Alassane Ouattara. « Il n’y a aucun doute. Le RDR ne peut pas et ne doit pas tomber dans cette nostalgie. Cette envie de se maintenir au pouvoir. Non! On ne va pas s’éterniser au pouvoir. Il faut passer la main », commente un cadre du RDR.

 

David YALA

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