Vainqueur des élections législatives, le parti progressiste Move Forward est à la manœuvre pour tenter de former un gouvernement. La formation de l’opposition associée à l’ex- Premier ministre, Thaksin Shinawatra, en exil, ainsi que six autres partis politiques l’ont rejoint. Lors d’une conférence de presse à Bangkok, le candidat victorieux Pita Limjaroenrat s’est dit confiant, mais rien n’est simple dans le système thaïlandais très verrouillé par l’armée.
Sur la photo de groupe, des visages souriants, les responsables de huit partis se tiennent par les mains pour former un seul bloc autour du jeune dirigeant de Move Forward, Pita Limjaroenrat. C’est cette image d’unité et d’optimisme que la coalition veut faire passer. Cette alliance prodémocratie compte désormais 313 députés sur un total de 500.
250 sénateurs à contourner
Une majorité claire, mais qui pourtant ne permettra pas de contourner les 250 sénateurs qui prendront part au vote pour le Premier ministre, attendu cet été. Tous ont été nommés par l’armée, et ils risquent de rejeter le projet phare de Move Forward jugé trop radical : la réforme de la loi qui punit le crime de lèse-majesté d’une peine de prison allant jusqu’à 15 ans.
L’arbitre potentiel, le parti Bhumjaithai avec ses 70 députés, a déjà refusé de soutenir Move Forward, pour « le bien du peuple et pour protéger la monarchie ». Le « gouvernement du changement » promis par les vainqueurs de l’élection qui veulent mettre fin au règne des généraux et réformer la monarchie est donc loin d’être sur les rails.