Tia Koné, haut magistrat ivoirien à la retraite, entend « mettre de l’ordre et la discipline dans tous les secteurs de la vie publique, politique, économique et sociale en Côte d’Ivoire », une fois parvenu au pouvoir d’État. Il a fait cette déclaration, le mercredi 30 mai 2018, à la Riviera palmeraie à Cocody, dans l’imposant siège de son parti, l’Union pour la défense de la République (Udr) qu’il a fondé il y a peu. L’ancien président de la Cour suprême, admis à la retraite en 2011, après 41 ans d’exercice de la profession de magistrat, recevait, en présence des responsables de son parti, dont Auguste Danoh et Sery Landry, respectivement Vice-président et Secrétaire général de l’Udr, un peu plus de « 200 nouveaux adhérents » venus d’Adzopé, Issia, Duékoué, Guiglo, San-Pedro, Abengourou et Bouaké. « L’Udr est au centre. Nous ouvrons nos bras à tout le monde et à tous les courants de pensée. Nous estimons que la Côte d’Ivoire a beaucoup souffert. Il faut arrêter de flageller le pays », a martelé l’ancien président de la Cour suprême sous Robert Guéi et Laurent Gbagbo.
Le nouvel homme politique semble avoir un mauvais pressentiment pour la Côte d’Ivoire, dans la perspective des élections présidentielles de 2020. « Les discours qu’on entend çà et là sont loin de créer les conditions de sérénité en 2020. Ce qui se dessine à l’horizon 2020 n’est pas bon. A l’Udr, nous venons avec un nouveau discours. Une nouvelle façon de faire de la politique… Le bon ton, comme le disait le défunt général Robert Guéi. Laurent Gbagbo avait, lui aussi, cette belle formule : ‘’Asseyons-nous et discutons’’. Nous venons avec l’arme du dialogue, de la confrontation des idées. On ne doit pas continuer de flageller le pays », a indiqué ce magistrat de 74 ans. Il a admis avoir déjà discuté avec certains leaders politiques ivoiriens dont certains sont proches de Laurent Gbagbo. A en croire ce natif de la région du Tonpki, « aujourd’hui, l’Udr compte 97 coordinations ». « Et chaque coordination compte 400 membres. Soit un total de 38 800 inscrits » à travers la Côte d’Ivoire, s’est-il émerveillé.
Tia Koné n’exclut pas une candidature de son parti, l’Udr, à l’élection présidentielle de 2020. Il pourrait, lui-même, porter cette candidature. Mais, elle sera fonction du poids de son parti, en terme d’implantation en Côte d’Ivoire et à l’extérieur. « Un parti se créé pour gouverner. Il s’en suit que nous pourrons être candidat en 2020. Mais, tout dépendra des militants et notre implantation à travers la Côte d’Ivoire. Nous sommes en train de procéder à un maillage, un quadrillage par cercle concentrique du pays, pour ne pas être ridicules demain aux élections », a-t-il fait savoir.
Au cœur de sa politique, le social à visage humain, assis sur le socle « de nos traditions et de la discipline » parce que, dit-il, « la démocratie à l’occidentale et nos traditions doivent être liées ». « La démocratie doit nécessairement prendre en compte nos traditions. Elle ne doit pas rejeter nos traditions… La démocratie à l’occidentale ne doit pas nier nos traditions. Les deux doivent être en harmonie », a encore fait valoir Tia Koné. Il a déclaré avoir quitté l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) de Mabri Toikeusse à la suite de divergences insurmontables liées à certaines options et orientations prises par la direction du parti et dans lesquelles, il ne se reconnaît pas. En toile de fond, des « alliances contre nature » qui ont été nouées par l’Udpci. Entre le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et les autres groupements politiques en Côte d’Ivoire, l’Udr, selon son président, « restera elle-même dans une position d’arbitre ».
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