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Transfèrement de Simone Gbagbo enfin Ouattara répond à la CPI

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Le fait a été noyé par le cérémonial autour du rapport de la Commission dialogue, vérité et réconciliation( Cdvr), marquant la fin des trois ans de mandat impartis à Charles Kona Banny.

Saisissant cette tribune à lui offerte le lundi 15 décembre 2014, Alassane Ouattrara a glissé en douce sa réponse à l’injonction que la Cour pénale internationale (Cpi) a faite, jeudi 11 décembre dernier, à la Côte d’Ivoire de lui livrer Simone Gbagbo. Soit moins d’une semaine. Une réponse subtile qui s’apparente à refus poli.

On se rappelle que les juges de la Cpi ont rejeté l’exception irrecevabilité formulée par l’État de Côte d’Ivoire relativement au transfèrement de l’épouse de Laurent Gagbo. Ils ont en balayé les arguments invoqués par les autorités ivoiriennes dans un document remis à cette juridiction internationale le 10 octobre 2014 ; document dans lequel, il était souligné qu’une procédure judiciaire était engagée contre l’ex-première dame pour les mêmes faits que ceux pour lesquels elle est poursuivie par la Cpi. Les juges « ont conclu que les autorités nationales ne prenaient pas les mesures qui paraissaient nécessaires pour effectivement poursuivre madame Simone Gbagbo pour les mêmes crimes que ceux pour lesquels nous souhaitions la poursuivre », avait commenté Pascal Turlan, chargé des relations extérieures au bureau du procureur. Et de lancer ces mots qui sonnent comme une sommation : « Il y a eu un mandat d’arrêt qui a été émis contre madame Simone Gbagbo(…) Et donc ce mandat d’arrêt doit être exécuté(…) Il reviendra donc aux autorités ivoiriennes de remettre madame Gbagbo à la Cpi ».

Pour Alassane Ouattara, la réponse est non. Du moins si l’on s’en tient aux propos qu’il a laissé échapper à l’occasion de la remise officielle du rapport de la Cdvr. « Après une période difficile qui nous a conduit à recourir à la justice internationale, notre système judiciaire est désormais sur les rails grâce, notamment aux réformes engagées par le gouvernement(…) Aujourd’hui, notre pays est donc capable de garantir à tous une justice équitable et de respecter, sur le plan intérieur, les exigences de la justice internationale », a soutenu le chef de l’État, répondant ainsi au vœu pressant de Fatou Bensouda de voir Simone rejoindre son époux Laurent à prison de Scheveningen à La Haye.

L’allusion à la requête de la Cpi est évidente. Ouattara lui fait savoir que son pays n’entend plus y envoyer un de ses ressortissants pour y être jugé, vu que le système judiciaire ivoirien est désormais pleinement fonctionnel. Il peut « garantir une justice équitable » et mieux, respecter « les exigences de la justice internationale ». On le voit, la ligne de défense des autorités ivoiriennes n’a varié : Simone peut être bien jugé ici car l’appareil judiciaire a été remis en état.

Assane NIADA

Soir Info

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