Le coup de filet vise des journalistes, des avocats, des militants de partis politiques, des artistes et des membres d’organisations non gouvernementales. Un tribunal de Diyarbakir, la grande ville du sud-est à majorité kurde, a ordonné des arrestations dans 21 des 81 provinces de Turquie.
Selon les médias pro-gouvernementaux, les ordres de garde à vue concernent des personnes soupçonnées d’avoir « recruté » des membres pour le compte du PKK, d’avoir financé ce groupe armé, mené des actions de « propagande » ou « dans les rues » du pays depuis 2017. Le barreau et l’Association des droits de l’homme de Diyarbakir a dénoncé des restrictions d’accès à un avocat pour les personnes en garde à vue.
Le HDP, principal parti de la gauche pro-kurde qui représente environ 10% de l’électorat, y voit une opération d’intimidation à 19 jours des élections. Tayip Temel, vice-président de ce parti par ailleurs menacé d’interdiction par la Cour constitutionnelle, a accusé le pouvoir d’agir « par peur de perdre » le scrutin. Le HDP soutient Kemal Kiliçdaroglu, le principal rival du président Recep Tayyip Erdoğan à la présidentielle.