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Un ancien ministre de justice de Bédié en colère crache ses vérités : « Ouattara n’a pas le droit d’autoriser un référendum»

Faustin Kouamé
Un ancien ministre de la justice de Bédié en colère: «Alassane Ouattara n’a pas le droit d’autoriser un référendum»

Me Faustin Kouamé, ancien garde des sceaux sous Henri Konan Bédié, a craché ses vérités au chef de l’Etat qui envisage de modifier la loi fondamentale. C’était le 12 août 2016, dans les locaux du groupe Cyclone, société éditrice des journaux Le Temps et LG INFOS, qui renoue avec sa rubrique « Les rendez-vous de Le Temps ».

Selon lui, le pouvoir Ouattara veut imposer un référendum au peuple souverain de Côte d’Ivoire, tendant  à changer l’actuelle Constitution. Or, soutient Faustin Kouamé, la Constitution sert de boussole à l’organisation et au fonctionnement de l’Etat. Elle ne peut être changée mais plutôt révisée. De ce point de vue, a-t-il dit, les pouvoirs du chef de l’Etat sont limités en ce sens qu’il n’est pas au-dessus du peuple pour imposer à ce peuple un référendum. « Le référendum est au-dessus des députés, le référendum est au-dessus du président de la République », a dit le juriste. Avant d’expliquer que « la Constitution est générale, impersonnelle et intemporelle. Un peuple se dote d’une Constitution qui ne peut qu’être révisée à moins que les dispositions nouvelles envisagées changent la nature du régime ou portent atteinte à la forme républicaine de l’Etat ou à la laïcité. Ce sont les seuls cas où, au-delà de la révision, il faut changer la Constitution ».

Il n’a pas manqué de se prononcer sur la démarche du chef de l’Etat quant à la composition du comité d’experts. Pour l’ancien ministre de la Justice sous Bédié, la composition dudit comité devrait prendre en compte les composantes de toutes les couches socioprofessionnelles, étant donné que la question du référendum doit faire l’objet de neutralité et d’objectivité. Or, estime l’ancien garde des sceaux, c’est une structure dont la composition donne l’impression de se substituer au peuple de Côte d’Ivoire dans ce débat référendaire.

Après les échanges avec les journalistes, Me Faustin Kouamé a ajouté que, si Ouattara tient tant à son référendum, qu’il réponde à un certain nombre d’exigences administratives, financières et politiques pour plus de transparence comme cela a été le cas en 2000, sous Robert Guéi. Notamment, une subvention de l’opération référendaire, l’établissement de bulletins sur lesquels seront mentionnés les termes de la question posée au peuple. En plus de cela, Me Faustin Kouamé a demandé le libre accès aux médias publics de tous les opposants au référendum, engagés dans la campagne.

.abidjanactu

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