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Un journaliste proche de Ouattara sort un livre,« Le faux messie » une véritable bombe, contre le Président-Un extrait

faux messie

Exclusif / Un journaliste proche du régime sort un livre, une véritable bombe, contre Ouattara

Ce que dit Anaky Kobenan dans cet ouvrage

“Le faux messie” est l’oeuvre de Sylvain Takoué, célèbre auteur de “Gbagbo le petit”. Ph D.R

De couverture couleur noire, c’est assurément un livre qui va faire jaser et surtout grincer les dents dans le camp de la coalition au pouvoir. « Le faux messie », parlant du Président Ouattara, est le pamphlet qu’un journaliste d’un quotidien proche du régime au pouvoir s’apprête à publier. Nous en avons reçu copie et vous en livre quelques extraits.

«Le faux messie» publié aux Editions du Net à Paris (France) et qui parait cette semaine même, est l’oeuvre du célèbre auteur de «Gbagbo le petit», Sylvain Takoué. Journaliste au Quotidien ”Le Nouveau Réveil”, son pamphlet contre Laurent Gbagbo, à l’époque, avait servi de cheval de bataille à l’opposition incarnée par Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, pour souiller l’ex-président.

Aujourd’hui, c’est au tour du Président Alassane Ouattara de subir les brûlures de la plume de l’homme qui se présente comme un libre-penseur. Affirmant avoir pris le temps d’observer Ouattara dans sa gestion du pouvoir d’État, Takoué dégaine et se lance dans un pamphlet contre l’actuel chef d’État qu’il croit être «le faux messie» pour dénoncer «les énormités étalées par un régime politique comme le vôtre», lui dit-il.

« Excellence, Monsieur le président, l’heure est, pour moi, enfin venue de vous dire honnêtement et, en toute franchise, ce que je pense de votre politique d’État, maintenant que vous en avez assez fait (5 ans au pouvoir) pour être critiqué et que vous en êtes même à prétendre, comme vous le criez, aujourd’hui, sur tous les toits du pays, à un deuxième mandat présidentiel… »

Ainsi Takoué aborde t-il le préface de son pamphlet dans une «lettre ouverte au président de la République pour la fuite des cerveaux dont je l’accuse».

Sans porter de gants, parce qu’il ne veut pas être de ceux qui voient et «qui se disent, lâchement au fond d’eux-mêmes : Nous en avons honte, sans le dire publiquement», l’auteur attaque et affirme : « La vérité, sans vouloir vous vexer, monsieur le président, c’est que votre régime politique, qui transporte avec lui toute une clique de gens malhonnêtes traînant des casseroles dans une République que nous voulions exemplaire, est honteusement désespérant ».

Il dépeint l’actuel chef de l’État ivoirien comme quelqu’un dont (on dit encore que vous acceptez très mal les critiques) et « frappant aveuglement ceux qui s’écartent du principe de génuflexion avec lequel vous faites régner la terreur dans les esprits ». L’écrivain en veut pour preuve la démission de Francis Wodié de la présidence du Conseil constitutionnel et surtout tout le traitement infligé à Tiburce Koffi après sa prise de position acerbe contre l’appel de Daoukro.

Le président Ouattara, « sous votre règne d’empereur tout-puissant », empêche les libertés intellectuelles de s’exprimer et de penser différemment de lui, affirme Takoué qui s’étonne que Ouattara puisse diriger la Côte d’Ivoire tel qu’il lui donne de constater, malgré le parcours universitaire et professionnel dont il se vante. « Un PHD en économie, en plus de votre parcours de grand intellectuel du FMI, et venir vous comporter comme une espèce de braconnier, aujourd’hui que vous êtes parvenu au pouvoir d’État ? S’interroge t-il.

Sûr que le chef de l’État ivoirien dirige en « empereur », l’auteur de « le faux messie » illustre son propos par les dires du premier responsable du parti de Ouattara, le Rdr. Il s’agit du Secrétaire général intérimaire, Amadou Soumahoro, qui avait affirmé le vendredi 19 juillet 2013, à Anyama, et rapporté par le quotidien L’intelligent d’Abidjan qu’il cite:

« …Aujourd’hui, grâce à vos prières et vos bénédictions, Alassane Ouattara est devenu président de la République. En Côte d’Ivoire, après Dieu, c’est Alassane Ouattara. C’est Alassane qui donne, c’est lui qui décide, c’est lui qui envoie le développement, c’est lui qui donne l’eau, c’est lui qui donne la route, c’est lui qui donne la lumière et il a désigné Amidou Sylla comme le candidat du RDR…»

Dans son pamphlet, l’auteur de ”Gbagbo le petit” évoque différents sujets qui fâchent, notamment la nouvelle sur la nationalité qui, croit-il, est un moyen pour Ouattara de se faire un bétail électoral, malgré toutes les assurances qu’il tente de donner. Quant à l’alternance politique de 2020, Sylvain Takoué ne s’est pas tu sur le flou qu’entretient le chef de l’État à ce sujet, alors que pour Henri Konan Bédié, le pouvoir d’État doit revenir Pdci en 2020.

L’écrivain engagé écrit alors : «…les militants du Pdci-Rda, surtout, ne sont pas, avec vous, au bout de leurs surprises et de leur peine. Ils ne savent que trop, avec ce qu’on vient de lire, que vous n’êtes rien d’autre qu’un prédateur de pouvoir » qui ne voudra céder le pouvoir, « ni en 2020 ni à aucun autre moment à l’un des leurs, à plus forte raison, à d’autres prétendants au trône ».
Car en dénonçant « les erreurs de gestion et de gouvernance » sous Gbagbo Laurent à travers son premier livre ”Gbagbo le petit”, Sylvain Takoué affirme que « ce n’était pas, non plus, pour qu’un paria de la trempe d’Alassane Dramane Ouattara, monte au pouvoir d’État ».

Pour lui, dans sa gestion du pouvoir, la « déportation » de l’ex-président à la Haye est « l’une des erreurs monumentales que monsieur Alassane Dramane Ouattara a commises, depuis qu’il est ridiculement au pouvoir, et qui motivent ma critique en son encontre, est bien celle-là, que je trouve d’une aberration flagrante et absolument intolérable. Qu’est-ce qui justifiait cette déportation précipitée de Laurent Gbagbo à la Haye ? Rien. »

L’écrivain considère l’acte posé par Ouattara à l’encontre de son prédécesseur comme « Le sacre de son combat identitaire, qui a notamment connu le tournant malheureux de la rébellion armée et sanguinaire du 19 septembre 2002 », qui n’a rien à voir avec l’héroïsme des grands conquérants romains auxquels l’homme veut s’identifier ? « Jules César ou Guillaume le conquérant ou encore Charlemagne, alors que vous ne les valez même pas ! », écrit Takoué.

En somme le journaliste-écrivain est un homme découragé, qui se sent trahi par le président ivoirien. « Avec sa gueule de métèque, nous avions cru qu’Alassane Dramane Ouattara était l’homme qu’il fallait à la tête du pays, puisqu’il se disait l’être, et nous y avions cru. Erreur. Nous nous sommes trompés, et nous avions eu tort. Hélas, c’est un autre Fujimori qui est à la tête de notre pays. Qu’allons- nous en faire, maintenant que nous le savons tous bien et que les écailles nous sont enfin tombées des yeux ? Dénoncer ouvertement ce faux prophète politique qui s’est rendu coupable de haute trahison ».

Comme punition, Sylvain Takoué annonce la fin de l’homme au chapitre intitulé « un fruit bientôt cueilli de son arbre ».
Relevant des exigences de la communauté internationale que Ouattara ne veut satisfaire, suscitant de difficiles rapports avec ses soutiens d’hier, sans oublier l’opposition ivoirienne avec le Fpi qui ne veut pas mourir, la chute de son allié Blaise Compaoré et la témérité de François Hollande à lui faire payer sa connivence avec Sarkozy, l’écrivain croit que les jours de chef de l’État ivoirien sont comptés. Il affirme que « des jours tumultueux s’annoncent pour ces deux larrons autrefois en foire », Ouattara et Blaise Compaoré qui finiront « à la Cour pénale internationale ».

Dans ce sens, il appelle les démocrates à sortir de leur tanière. « Venez donc vite à la tâche. Venez nous débarrasser de ce régime de délinquance qui cherche à consolider son ambition de longévité illégitime. Venez nous libérer du régime aux relents totalitaires dont se prévaut monsieur Ouattara qui ne s’en cache pas. »

Il va plus loin en déclarant : « Peuple ivoirien, le violeur de 2010 est encore là et veut récidiver en 2015. Reprends-lui ta fille, la Constitution, qu’il a sodomisée aux yeux de tous et replace-la, même encore toute indignée qu’elle est, au cœur de la République, cette citadelle de la civilisation démocratique. »

Cet appel a eu l’approbation d’Anaky Kobena qui intervient dans le postface du pamphlet, en ces termes : « Je viens de lire ton pamphlet d’une traite, ici au village, et puis t’assurer que ton œuvre est de belle facture ! À telle enseigne que je me suis dit que nous tenons là, la première arme du combat de communication et de l’idéologie de la bataille finale d’Armageddon du peuple de Cote d’Ivoire pour se retrouver et redevenir lui-même, afin que la bête immonde de l’apocalypse soit définitivement anéantie ». Affaire à suivre…

CDM

Linfodrome.com

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