Le gouvernement ivoirien à l’issue du Conseil des ministres hier, a levé un coin de voile sur la nature des primes à verser aux soldats mutins. Cependant, cette explication de l’Exécutif ivoirien soulève plus de questions qu’il n’en résout.
A l’issue du Conseil des ministres qui s’est tenu hier, jeudi au Palais présidentiel du Plateau, le gouvernement ivoirien a expliqué que les primes qui ont commencé à être versées en début de semaine aux soldats qui se sont mutinés concernent les les ex-FAFN désignés pour sécuriser le processus de sortie de crise en 2007 et 2011.
A en croire Bruno Nabagné Koné, porte-parole du gouvernement, ces soldats « n’ont perçu ni primes ni salaires durant cette période ». Ce serait donc pour solder les comptes de ces militaires que le gouvernement s’est engagé à leur verser à chacun 12 millions de Francs CFA.
Cette sortie de l’exécutif ivoirien qui intervient près de deux semaines après les premiers crépitements d’armes des mutins prend le contre-pied des revendications de ces derniers. De fait, les soldats au début de leur mouvement ont plutôt réclamé le versement d’une prime Ecomog. Il s’agirait ainsi de plusieurs millions qui auraient été promis à des soldats qui s’étaient engagés à faire partir Laurent Gbagbo par la force en lieu et place de la force ouest-africaine, l’Ecomog. Ces soldats toucheraient ainsi les montant qui auraient été versés aux soldats nigérians ou encore sénégalais de la force de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
« Nous demandons qu’on nous verse notre prime Ecomog obligatoire. Nous avons demandé aussi à ce qu’on augmente les salaires et que le passage d’un galon à l’autre [ndlr : l’avancement] soit réduit à quatre ans au lieu de sept ans. Par ailleurs, les maisons que nous louons présentement sont payées 70 000 (FCFA). Les maisons sont chères », avait déclaré sur les ondes de Radio France Internationale (RFI), l’un des meneurs du mouvement de protestation.
A aucun moment, ces militaires n’ont évoqué lia période de sortie de crise. A cette époque, il était question du Centre de commandement intégré (CCI) dirigé par l’actuel patron de la Gendarmerie, Nicolas Kouakou. Le ministre de la défense, Alain Donwahi avait même évoqué cette primé lors de son passage sur le plateau de la télévision nationale aux premières heures de la mutinerie. En effet, il avait expliqué que les mutins « réclament l’augmentation de salaires, la réduction du temps passé dans les grades et les éclaircissements à propos d’une supposée prime Ecomog ». A aucun moment, Alain Donwahi n’avait également évoqué une quelconque prime issue des accords politiques de Ouagadougou.
Même si certains mutins ont finalement pu passer à la caisse le lundi dernier, le flou autour de la nature réelle de ces primes réclamées par les mutins qui avaient également évoqué des villas à eux promises du temps de la crise demeure.
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