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[VIDEO] Côte d’Ivoire/Manifestation /Des victimes de guerre battues et gazées par la police à Cocody

 

Un policier en train de bastonner les victimes

Partis réclamer à la Commission nationale de réconciliation et d’indemnisation des victimes (Conariv) la publication de la liste des victimes à indemniser, des membres du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (Cvci) ont été battus et gazés par les forces de l’ordre, hier lundi 5 octobre 2015, devant le siège de la Conariv, à Cocody.

Tout avait pourtant bien commencé. Pancartes à la main, où on pouvait lire entre autres « l’éducation, un droit fondamental également pour nos orphelins » ou « Conariv= Cdvr bis », les victimes appelaient la structure dirigée par monseigneur Ahouana à publier la liste des personnes à indemniser afin qu’elles puissent recevoir leur argent auprès du Programme national de cohésion sociale qui gère les dix (10) milliards octroyés par le gouvernement.

De leurs côtés, les forces de l’ordre tentaient de calmer et de contenir la centaine de manifestants à une bonne distance de l’entrée du siège, pendant que trois représentants du Cvci sont reçus par des responsables de la Conariv. Mais vers midi, les choses vont dégénérer. La police ayant reçu l’ordre de dégager les manifestants, va user de la force. Dame Bakayoko Anzata est la première à subir la charge des policiers, après avoir refusé de reculer. Elle est saisie par trois agents qui la rouent de coups de matraque. De la lutte avec ces derniers, elle s’en sort avec les habits en lambeaux et une épaulette qu’elle a arrachée à un policier.

En colère devant cette scène, des femmes se mettent nues et profèrent des malédictions. La situation s’envenime davantage. Les coups de matraque tombent, au milieu des pleurs des victimes. Le vieillard Yaneba Hamado a en reçu deux dans les côtes, qui l’ont terrassé. Issiaka Diaby, le président du Cvci et ses collaborateurs n’ont pas échappé, non plus, à la charge des policiers qui ont finalement usé de gaz lacrymogène pour disperser la foule.

Kanté Mariam, une nourrice, a fait les frais de ce gazage en tombant presqu’en syncope. A la demande du président du Cvci, cette dernière, le vieux Yaneba et d’autres blessés sont conduits à l’hôpital militaire d’Abidjan (Hma), par les sapeurs pompiers militaires de l’Indénié qu’il est allé chercher. Selon Issiaka Diaby, cela fait la troisième fois que le Cvci demande à la Conariv de publier la liste des victimes. « Par deux fois, ils nous ont dit qu’ils avaient remis la liste au Pncs, ce qui n’est pas vrai. Les victimes ont trop attendu. C’est la rentrée scolaire, les gens ont besoin de leur argent et à cause de la Conariv, ils sont bloqués», a-t-il déploré.

Bien que satisfaits d’avoir dispersé les manifestants, les policiers ont toutefois regretté d’avoir eu affaire à plus de femmes. « Ils ont eu de la chance que ce sont les femmes. Si c’était des hommes, des woody comme nous, on allait se mesurer », rigolaient-ils. Un des commissaires a justifié la bastonnade d’Issiaka Diaby par le fait qu’ils ne le savaient pas responsable du Cvci. « On ne savait pas que c’est toi le président. La prochaine fois, il faut te présenter, il faut te faire connaître», s’est-il excusé.

César DJEDJE MEL

linfodrome.com

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