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Yopougon /Démolitions de Pharmacies, cliniques privées… La grogne monte contre Ouattara et Oulotto

ouloto

A Yopougon, les bulldozers de la ministre de la Salubrité urbaine et de l’Assainissement, Anne Oulotto sont loin de s’arrêter. Après la voie qui part de la mairie au collège Williams Ponty fin juillet 2016, deux autres voies vont être traitées ce mardi. Il s’agit de la voie allant de la mairie au carrefour Tantie Margo et celle menant du carrefour Tantie Margo à l’ancien lavage.

Après la distribution des mises en demeure aux propriétaires et une réunion d’information à la mairie de Yopougon en août dernier, les opérations de démolition proprement dites débutent ce mardi. Pour ne pas se laisser surprendre, les propriétaires des bâtiments qui ont été tracés par les services techniques de la mairie, contre leur gré, procèdent eux-mêmes à la démolition avant l’arrivée des machines.

Dans la foulée, la « pharmacie du Lavage », une clinique en face de cette pharmacie et des dizaines de magasins sont déjà tombés sous les coups de marteaux pilons au grand dam des locataires et pour le bonheur éphémère des menuisiers et autres tâcherons qui proposent leurs services. Entre la mairie et tantie Margo, on dénombre près de 60 commerces déjà détruits. Des boutiques, des salons de coiffure, des ateliers de couture, des caves, des services de bureautique, des services de transfert d’argent, bref, il ne reste plus rien au bord de cette rue. Ils employaient entre une et cinq personnes. Les pertes sont énormes pour le budget de la mairie qui percevait en plus de la taxe d’occupation du domaine public (Odp), la patente et la taxe journalière. Difficile pour l’instant d’avancer des chiffres.

Ces destructions tous azimuts suscitent de la colère et la grogne se fait pour l’instant silencieuse. Personne à Yopougon n’apprécie cette manière de faire que les uns interprètent comme une punition de la part du régime Ouattara. Hormis quelques supporters du chef de l’Etat qui estiment que ces destructions sont une bonne chose, les propriétaires dans leur ensemble dénoncent une opération mal préparée et mal programmée d’autant qu’elle intervient en début de rentrée scolaire. Dans leur sentiment d’amertume, ils passent en dérision l’émergence promise à l’horizon 2020. Une émergence qui se fait sans eux et contre eux. C’est le sentiment qu’ont les habitants des quartiers concernés comme Selmer où ont lieu ces casses actuellement en attendant la programmation des autres quartiers de la commune. « Je suis désemparée. Je n’ai pas de voix pour exprimer ce que je ressens. Cela fait des années, depuis le temps d’Houphouët que mes magasins sont là. C’est ma seule source de revenu », se désole une dame à la retraite dont trois magasins vont être enlevés. « Qu’est-ce que Ouattara et Anne Oulotto nous veulent ? Ils ne peuvent pas nous donner du travail et le peu que nous avons pour vivre, ils viennent nous l’enlever. Ce quartier n’a jamais connu d’inondations, il n’est pas en zone dangereuse. Quelle urgence y a-t-il à détruire nos commerces ? », s’interroge entre deux larmes une jeune dame qui venait d’aménager dans un 20 m² pour faire du commerce de prêt-à-porter.

L’opération dite de libération des emprises des réseaux de drainage a démarré à Yopougon le 28 juillet 2016. Elle est menée par l’Office national de l’assainissement et du drainage (Onad), sous tutelle du ministère de la Salubrité urbaine et de l’Assainissement. Elle avait été lancée pour durer quatre semaines à Yopougon.

SD à Abidjan

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