À 8h30 sur place, heure d’Hiroshima, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a atterri à bord d’un A330 de la République française, floqué de la cocarde bleu blanc rouge. Descendu seul de l’avion, dans son inamovible sweat à capuche kaki, il s’est très vite engouffré dans une berline noire pour rejoindre le site du G7 : le Grand Prince Hôtel d’Hiroshima, où les délégations sont au travail, rapporte notre envoyé spécial à Hiroshima, Vincent Souriau.
Programme chargé pour le président ukrainien, avec une série de rencontres de très haut niveau. Tout d’abord, avec le Premier ministre indien Narendra Modi. Car Volodymyr Zelensky vient chercher le soutien des pays invités du G7, notamment l’Inde et le Brésil, qui n’ont toujours pas pris de position ferme sur la guerre en Ukraine et cultivent encore leur relation de proximité avec la Russie.
Un à tête est prévu également en milieu de soirée avec le président français Emmanuel Macron. Ainsi qu’un autre avec Joe Biden, qui vient de donner son feu vert aux livraisons de F16, une décision que Volodymyr Zelensky qualifiait dès son annonce vendredi 19 mai d’« historique » : « Je compte discuter de la mise en place concrète de cette décision au sommet du G7 à Hiroshima » avec le président américain et ses partenaires, a également tweeté le président ukrainien.
I welcome the historic decision of the United States and @POTUS to support an international fighter jet coalition. This will greatly enhance our army in the sky. I count on discussing the practical implementation of this decision at the #G7 summit in Hiroshima.
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche Jake Sullivan a aussi confirmé que les États-Unis soutenaient désormais une initiative commune de leurs alliés pour former des pilotes ukrainiens. Pendant ces longs mois d’entraînement, les Occidentaux décideront du calendrier de livraison des avions, de leur nombre ainsi que des pays qui les fourniront.
Alors que l’Ukraine prépare une contre-offensive d’envergure contre Moscou, Volodymyr Zelensky vient de rentrer d’une tournée en Europe où il avait encore demandé ces chasseurs. Mais jusqu’ici, les Occidentaux, États-Unis en tête, résistaient à ces demandes, invoquant les risques d’escalade du conflit, et affirmant qu’il ne s’agissait pas d’une priorité.
À Hiroshima, ravagée par une bombe atomique américaine en 1945, les dirigeants ont appelé samedi la Chine à « faire pression sur la Russie pour qu’elle cesse son agression » contre l’Ukraine et « retire immédiatement, totalement et sans conditions ses troupes », alors que Pékin reste un allié proche de Moscou et n’a jamais condamné l’invasion russe.