24 heures après l’investiture du nouveau président Muhammadu Buhari, vendredi à Abuja, dans la capitale fédérale, des islamistes armés ont attaqué samedi trois villes du nord-est du Nigeria, provoquant un carnage dans une mosquée, mettant le feu à des bâtiments publics et pillant les magasins et les stations-service. Toujours dans la journée de samedi, à Madiguri, dans l’Etat de Borno voisin, c’est une mosquée qui a été visée par un attentat suicide. Le kamikaze s’est fait exploser dans l’édifice religieux, provoquant la mort de 26 fidèles. Cette mosquée jouxtant un marché a été de nombreuses fois, ces derniers mois, visée par la secte.

Aucun bilan n’était en revanche disponible, dimanche en fin de journée, au sujet de la double attaque perpétrée samedi en soirée dans les villes de Fika et Galda, dans l’Etat de Yobe. Les deux agglomérations sont en effet privées d’antennes-relais des opérateurs, ces dernières ayant été détruites lors des attaques.

A Fika, située à 150 km de Damaturu, la capitale de l’Etat, «les hommes armés de Boko Haram sont arrivés dans deux pick-up et sur plusieurs motos et se sont mis à tirer dans tous les sens et ont lancé des grenades sur le commissariat de police, obligeant la police à fuir et les habitants à s’enfermer chez eux», a rapporté Abubakra Maigoro, un habitant. Les islamistes ont aussi brûlé un ensemble de logements de fonctionnaires et 13 véhicules, selon cet habitant. La troupe mobilisée à Potiskum, à 50 km de là, n’a pu repousser les islamistes et a fini par se retirer, selon les infos recueillies sur place par l’AFP. Un témoin, sous couvert d’anonymat, a mentionné que les forces fédérales «ont été dépassées par les hommes armés». A Galda, à 20 km de Fika, l’attaque a eu lieu simultanément. Et toujours selon le même scénario : des hommes en 4×4 et à moto, sortis de nulle part et faisant feu à l’aveugle puis pillant magasins d’alimentation et stations-service.

Dans son discours d’investiture, le président nigérian, Muhammadu Buhari, a promis de faire de la lutte contre Boko Haram, «un groupe de gens fous et sans Dieu», la priorité de son mandat.

Jean-Louis LE TOUZET
liberation.fr