Les discours du nouvel an du Colonel Assimi Goïta, du Lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya et du Capitaine Ibrahim Traoré, respectivement à Bamako, Conakry et Solenzo ont été moins audibles – pour les observateurs de la conjoncture dans les différents pays – que les lieux choisis pour le faire.
Si pour le Capitaine Ibrahim Traoré, le choix de Solenzo répond à la nécessité de mobiliser davantage ses compatriotes en leur parlant – en tenue de camouflage – depuis une zone reprise aux mains de l’ennemi pour faire comprendre que tout est possible et que son projet est fiable, à Conakry, la mise en scène du Lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya visait plutôt à renforcer la légitimité que l’opposition – notamment le Fndc – ne lui reconnaît toujours pas. Surtout que la Communauté internationale n’abonde pas toujours dans le sens du gouvernement guinéen.
La non-validation du déroulement du Dialogue politique et la reprise en main du dossier par la Cedeao – qui a souhaité superviser des discussions directes entre pouvoir et opposition en terrain neutre – confirme cet état de fait.
Le Colonel Mamadi Doumbouya – en tenue d’apparat avec motards et tapis rouge – s’est attelé de rappeler que c’est lui le Chef.
À Bamako, le Colonel Assimi Goïta s’est voulu méthodique et pédagogique. La sobriété du décor cadrait parfaitement avec la volonté du Chef de la transition malienne d’appeler à la bonne gouvernance, à une gestion efficiente des ressources du pays et à davantage d’engagement patriotique. L’homme semble vouloir également montrer qu’il faut aller à l’essentiel.