En Afrique du Sud, suspendre la médiatrice de la République était inappropriée. C’est la décision d’une cour de justice qui s’oppose à la décision du président Cyril Ramaphosa. Une décision inappropriée, car elle intervenait juste après l’ouverture d’une enquête contre le chef de l’État dans une affaire de possible dissimulation d’argent qui remonte au mois de juin.
La décision du président est annulée et Cyril Ramaphosa se retrouve plongé dans l’embarras. Il y avait une affaire ; il y a maintenant une affaire dans l’affaire.
D’abord l’affaire Phala Phala, du nom de la ferme appartenant au président Ramaphosa et où des cambrioleurs auraient trouvé une importante somme d’argent en 2020, dont le montant varie.
Les cambrioleurs auraient été soudoyés pour dissimuler cette affaire.
L’opposition exige des réponses du président sur l’origine de ces fonds et les raisons de leur dissimulation. Le chef de l’État dit réserver ses réponses aux enquêteurs.
Enquêter, c’est ce que voulait faire Busisiwe Mkhwebane. Cette médiatrice de la République, proche de l’ancien président Jacob Zuma, a mauvaise réputation. Elle est même visée par une procédure de destitution initiée par le Parlement.
Mais sa mise à l’écart soudaine, par le président, avait fait grincer des dents, car Busisiwe Mkhwebane venait d’envoyer une liste de 31 questions à Cyril Ramaphosa sur l’affaire Phala Phala.
L’annulation de sa destitution, par la justice, constitue un revers pour le président Ramaphosa. Ses efforts déployés pour ne pas répondre à des questions légitimes commencent à se retourner contre lui.
Melv