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Attaques de Boko Haram: Panique au bénin

mali combat

Les pays frontaliers du Nigeria sont sous la menace du groupe islamiste Boko Haram.

Les terroristes ont déjà fait incursion dans plusieurs Etats et menacent certaines autorités et les populations civiles. Le Bénin qui a 700 km de frontière avec le Nigeria n’est pas à l’abri du danger.

Les attaques de Boko Haram se régionalisent. La menace est d’autant plus préoccupante que le Bénin partage 700 kilomètres de frontières du nord au sud avec le Nigeria. Selon les informations, les insurgés islamistes procèdent déjà à des recrutements et des enlèvements de jeunes pour les enrôler dans leur groupe. Dans les régions frontalières du nord, les parents s’inquiètent non seulement pour les jeunes hommes mais surtout pour les jeunes filles. Surtout qu’on est sans nouvelle des 200 jeunes filles et des dizaines d’autres personnes que Boko Haram a enlevées l’année dernière et qui sont restées introuvables jusqu’à ce jour.

Le Bénin, comparativement aux autres pays frontaliers du Nigeria, tels que le Cameroun, le Tchad et le Niger n’est pas directement inquiété par Boko Haram. La présence islamiste dans le nord du pays n’est pas à ignorer. À Malanville, une commune de l’extrême nord du pays, près du Niger et du Nigeria, le nombre des écoles coraniques commence par préoccuper les autorités locales, qui redoutent l’endoctrinement des plus jeunes.

Par ailleurs, des témoignages révèlent l’affluence de réfugiés nigérians non seulement dans les régions frontalières du nord mais aussi dans certaines localités du centre du pays.

L’infiltration du groupe terroriste dans les pays voisins du nord Nigeria lui permettra non seulement d’avoir de nouvelles débouchées pour le ravitaillement de ses troupes en nourriture, en armement mais aussi en hommes.

Attaques et enlèvements

Les attaques du groupe Boko Haram qui fait régner la violence et la terreur dans le nord-est du Nigeria depuis 2009, constitue de plus en plus une menace pour les pays voisins.
Depuis mi-décembre plus de 3000 réfugiés nigérians et plus de 500 Tchadiens ont afflué au Tchad en raison des attaques de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria.

Le Niger n’a pas encore reçu une incursion du groupe islamiste mais l’afflux des réfugiés fuyant les attaques constitue un signe précurseur. Selon les autorités nigériennes, plus de 100 000 ressortissants nigérians ont trouvé refuge au Niger. Boko Haram sévit à quelques kilomètres de la frontière avec le Nigeria, non loin de Diffa, reconnaissent les autorités. « Nous avons donc pris toutes les dispositions pour les repousser », a déclaré, il y a quelques jours, le Président nigérien Mahamadou Issoufou.

Mais la plus grande menace vient du Cameroun, où le groupe s’est emparé, le week-end dernier, d’une importante base militaire située à l’entrée de la ville de Baga, un grand carrefour agricole et commercial du nord sur les rives du lac Tchad (sud-ouest du Tchad). La réaction du Cameroun ne s’est pas fait attendre. Le Président Biya a ordonné à l’armée de son pays d’engager son aviation militaire pour combattre la secte islamiste.

Mais ces représailles sont loin d’inquiéter les terroristes. Leur chef Abubakar Shekau, a proféré des menaces à l’endroit du Président camerounais Paul Biya de mener dans son pays des attaques aussi violentes qu’au Nigeria.

Pour le moment, seul le Bénin n’a pas encore enregistré officiellement de menace du groupe terroriste. Mais les populations frontalières craignent déjà le pire, compte tenu de la porosité des frontières et de la pauvreté dans laquelle vivent les populations.

Renforts aux frontières

Les autorités béninoises communiquent très peu sur les éventuelles dispositions sécuritaires prises pour faire face à l’incursion du groupe terroriste sur le territoire national. Il est vrai, depuis quelques mois, le gouvernement de Boni Yayi, a initié dans le cadre de sa politique de gestion intégrée des frontières, la construction de commissariats et de postes avancés dans les zones frontalières en vue de sécuriser les personnes et les biens. Mais il est difficile de dire si ces dispositions suffisent pour faire face à l’afflux des refugiés nigérians et des ressortissants béninois encore moins à l’incursion de Boko Haram.

Le Cameroun, par exemple, pour faire face aux attaques du groupe terroriste, a mobilisé des renforts (7 000 soldats) et des blindés ont été déployés dans l’Extrême-Nord où une nouvelle région militaire interarmées y a été implantée. Deux opérations, Alpha (pour les forces spéciales) et Émergence (pour les forces régulières), y sont simultanément menées et une nouvelle loi antiterroriste a été adoptée par le Parlement.

Les autorités béninoises aussi doivent prendre des mesures idoines pour parer à toute éventualité, surtout que beaucoup redoutent des troubles et des violences lors des élections qui se dérouleront au Nigeria le 14 février prochain.

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