Le Fmi confirme la fin de règne catastrophique de Boni Yayi. Un tableau très sombre.
Le constat de l’équipe du Fonds monétaire international (Fmi) au Bénin, conduite par Christine Dieterich, sur la situation macroéconomique et de trésorerie ces derniers mois est inquiétant.
« Le déficit budgétaire s’est creusé à environ 8 et demi % du Pib en 2015, avec la continuation des dépassements de dépenses au premier trimestre de l’année 2016. Cette accentuation du déficit budgétaire a été financée par de fortes émissions d’obligations sur le marché financier régional, augmentant considérablement le service futur de la dette… ». C’est un avant-goût amer de ce que donne à lire le rapport de la mission du Fmi qui a séjourné au Bénin du 6 au 18 juin 2016.
Car, plus loin, Christine Dieterich et son équipe ont relevé qu’au cours du dernier trimestre 2015 et du premier trimestre 2016, des contrats ont été signés pour des projets hors budget à hauteur d’environ 24% du Pib. De même, au dire du Fmi, des procédures de passation des marchés standards ont été contournées, ce qui soulève des préoccupations graves quant à leur gouvernance et à leur qualité. Et plus grave, le Fmi note que la pauvreté s’est aggravée depuis 2011 au regard de l’enquête sur les ménages de 2015.
Talon pour rectifier le tir !
En somme, sur le plan budgétaire et économique, les voyants sont au rouge. Et cet état des lieux du Fmi ne fait qu’apporter de l’eau au moulin du président Patrice Talon et de son ministre d’Etat, Abdoulaye Bio Tchané. Tous deux, dans des interviews accordées au Journal français ‘‘Le Monde’’, avaient tout simplement affirmé que l’ancien président Boni Yayi avait laissé le Bénin dans un état catastrophique. Est-ce à dessein pour rendre le pays ingouvernable à son successeur ? Les Béninois sont en droit de se poser cette question surtout que l’accentuation du déficit budgétaire a été enregistrée en fin de mandat.
Mais, en attendant de situer les responsabilités, le gouvernement Talon est déterminé à inverser la tendance haussière du déficit budgétaire et de la dette. Et cela passe par l’introduction au parlement du projet de loi portant collectif du budget général de l’Etat, gestion 2016, des réformes pour améliorer la gouvernance et des mesures drastiques pour réduire la dépense publique. Sinon, comment le gouvernement de la rupture pourrait-il arriver à reconstruire un Bénin prospère sur les ruines laissées par Boni Yayi ? Sans un coup de baguette magique, le défi lancé au président Talon est grand. Mais, n’est pas ‘‘compétiteur né’’ qui veut mais qui en donne la preuve, et l’homme du 20 mars 2016 a déjà pris date pour la viabilité budgétaire et la stabilité macroéconomique dans les années à venir. Avec les bonnes intentions du régime en place, il ne reste donc plus aux Béninois qu’à laisser le temps au temps !
Source : jolome.com