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BF/Procès putsch: Moussa Nébié reconnait avoir arrêté Michel Kafando ?

L’adjudant-chef Moussa Nébié dit Rambo a reconnu, vendredi à la barre, avoir procédé à l’arrestation du président de la transition burkinabè Michel Kafando, lors du putsch manqué de septembre 2015

Rambo reconnait son implication dans le putsch manqué

“Sur les cinq chefs d’accusation (attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessure, entre autres), je reconnais seulement l’arrestation du président Kafando”, a déclaré Moussa Nébié, sixième accusé à s’exprimer à la barre dans le cadre du procès du putsch manqué du 16 septembre 2015.

L’adjudant-chef a expliqué avoir reçu l’ordre du major Eloi Badiel d’emmener à la résidence présidentielle Michel Kafando (qui participait avec les membres du gouvernement à un conseil des ministres), sans qu’il n’y ait de tirs et sans le “brutaliser”.

“Le major Badiel ne m’a pas dit pourquoi je devais arrêter le président, je n’ai pas demandé la raison”, a dit Nébié.

“J’ai dit au président : Excellence, nous sommes attaqués, je suis venu pour votre sécurité”, a-t-il poursuivi, ajoutant : “c’est de mon chef que j’ai dit au président que nous sommes attaqués pour l’inciter à me suivre et il l’a fait naturellement”.

L’adjudant-chef dit s’être ensuite “déporté”, toujours sur ordre du major Badiel, chez le général Gilbert Diendéré.

“Pour moi, il était question de réunir le président Kafando, le Premier ministre Zida et le général Diendéré pour résoudre les problèmes (qui existaient) au sein du RSP”, a soutenu Moussa Nébié, précisant ne pas “s’attendre” à ce que ce soit un coup d’Etat qui avait cours ce jour-là.

Moussa Nébié a affirmé à la barre “être prêt à assumer (ses) responsabilités parce (qu’il a) juste exécuté un ordre”.

“Je n’ai jamais de ma vie entendu dire qu’il me faudrait aller à la justice militaire pour vérifier si l’ordre de mon supérieur est illégal ou pas”, a réagi l’accusé en réponse au parquet qui a qualifié l’ordre d’arrêter le président d’”illégal”.

L’adjudant-chef de de 53 ans, marié et père de trois enfants, qui totalise une trentaine d’années de service, était au moment des événements au groupement des unités spéciales de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Le 16 septembre 2015 des éléments de l’ex-RSP ont interrompu le conseil des ministres qui se tenait au palais présidentiel et retenu de force le président de la transition Michel Kafando, l’ex-Premier ministre Isaac Zida, et des ministres.

84 personnes (dont neuf en fuite) sont poursuivies pour “attentat à la sûreté de l’Etat”, lors du putsch avorté de septembre 2015. Parmi les accusés figurent le général Gilbert Diendéré, chef de l’ex-RSP (garde rapprochée de l’ancien président Blaise Compaoré chassé du pouvoir en octobre 2014) et le général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré.

La résistance populaire à la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 13 morts et une quarantaine de blessés.

afrique-sur7.fr

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