Dimanche 23 juin 2019 – Des familles des victimes des massacres entre des communautés à Yirgou ont manifesté devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou pour dénoncer la lenteur de la justice.
Le 1er janvier, une attaque terroriste avait fait sept morts à Yirgou, située dans le centre nord du pays, dont le chef du village.
En représailles à cette attaque, des populations avaient ciblé la communauté peule, accusée d’avoir hébergé des assaillants, faisant une cinquantaine de morts.
Selon les organisations de la société civile, ce bilan donné par le gouvernement est nettement inférieur aux 200 morts que ces OSC ont recensés.
À l’image des femmes originaires des provinces du Sanmatenga et du Soum, Madame Bah, née Aissatou Boli, qui a vu des membres de sa famille être tués au cours des représailles suite à l’assassinat du chef de Yirgou, manifeste contre la lenteur de la justice.
«On veut que la justice fasse son travail. Depuis le massacre de Yirgou, cela ne fait que s’empirer de jour en jour. On a des veuves, des orphelins, vraiment c’est devenu insupportable. Jusqu’à présent, rien n’est fait », a déclaré Aissatou Boly, une manifestante.
Bien que le procureur de la ville de Kaya a auditionné plusieurs victimes et témoins,six mois après le massacre, la justice se fait toujours attendre à regretté le Porte-parole du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), Daouda Diallo.
Pourtant la justice a pu identifier « 180 suspects sérieux, 200 témoins et victimes », a-t-il indiqué, regrettant des « blocages » à l’arrestation de « suspects sérieux qui sont impliqués dans ces crimes » .