L’Union européenne a estimé vendredi que les populations des deux régions anglophones du Cameroun, confrontées depuis d’un an à une crise, devraient participer au scrutin présidentiel du 7 octobre, “malgré le contexte sécuritaire”, dans une note.
“La population des régions Nord-Ouest et Sud-Ouest du pays doit pouvoir pleinement participer au scrutin, malgré un contexte marqué par une situation sécuritaire préoccupante et le déplacement interne de nombreux citoyens”, a souhaité la porte-parole pour les affaires étrangères, Maja Kocijancic, dans sa déclaration sur la situation au Cameroun.
Depuis fin 2016, le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique. Débutée par des revendications corporatistes des avocats anglophones et des enseignants, pour protester contre certaines discriminations”, elle s’est muée en conflit armé.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et différents groupes séparatistes armés sont devenus quasi-quotidiens, depuis l’interpellation au Nigeria et l’extradition, début janvier, de Sisiku Ayuk Tabe (leader séparatiste) et de neuf autres personnes. Cette situation a favorisé la fuite de plus 160.000 personnes vers le Nigeria voisin et fait des déplacés internes, dont le nombre est estimé à plus de 238.099 personnes.
La tension entre les forces de défense camerounaises et les groupes armés qui ont promis d’empêcher la tenue des élections dans les deux régions ne cesse de monter. Au moins six civils et deux policiers ont été tués mercredi et jeudi à Buea et à Limbe (Sud-ouest).
“Toute tentative de perturber le scrutin par des actes de violence contre des personnes ou des biens doit être évitée”, a ajouté Mme Kocijancic.
En raison de la situation sécuritaire dans ces régions, Elections Cameroon (ELECAM, commission électorale) a annoncé la création de centres de vote, une notion à laquelle est opposée le Social democratic front (SDF, opposition).
Les centres de vote “renvoient à un regroupement de plusieurs bureaux de concentrés dans le même site ; avec une dénomination précise et ne saurait remplacer le bureau de vote tel que consacré par la loi électorale, et qui reste le seul lieu où l’électeur accomplit” son devoir, selon ELECAM.
Plus de six millions citoyens camerounais sont appelés aux urnes le 7 octobre, pour élire leur nouveau président, parmi neuf candidats dont le chef de l’Etat sortant Paul Biya (85 ans).
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