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Cameroun: Maurice Kamto, à l’affût du palais présidentiel.

Face à des milliers de militants et sympathisants massés sur l’esplanade du stade omnisports de Yaoundé, le candidat à la présidentielle Maurice Kamto, surnommé “le tireur de penalty”, déroule avec aisance son programme de société et promet de “libérer le peuple camerounais à travers un but unique.”

Kamto, l’intellectuel de 64 ans réputé pour son indépendance d’esprit, espère couronner sa brillante carrière de juriste en remportant dimanche le scrutin, face au chef de l’Etat sortant, Paul Biya (85 ans), dont il fut le ministre.

Au cours des cinq dernières années, ce juriste aguerri, n’a pas hésité à sillonner le pays profond, pour toucher du doigt les réalités des populations, tout en leur promettant le changement, une fois locataire du Palais de l’Unité (nom de la présidence).

L’accroissement de la production et la productivité dans tous les secteurs, l’atteinte d’une croissance à deux chiffres, la lutte impitoyable contre la corruption, l’instauration d’une bonne gouvernance sont, entre autres, des projets de Kamto, qui ambitionne de faire de son pays “le lion économique de l’Afrique”.

Né le 14 février 1954 à Bafoussam, une ville dans l’Ouest du Cameroun, Maurice Kamto dit avoir été influencé dans son combat politique par les nationalistes camerounais tels que Ernest Ouandié, Ruben Um Nyobe ou encore Marthe Moumié.

Il fait ses études primaires et secondaires dans sa ville natale avant d’être admis à l’Université de Yaoundé, où il obtient une licence en droit.

Celui qui se “distinguait de la masse, déjà tout jeune”, poursuit ses études en France, où il obtient en 1983, un doctorat d’État en droit à la faculté de droit de Nice, et reçoit cinq ans plus tard le prix de l’Académie des sciences d’outre-mer.

Agrégé des Facultés françaises de droit en 1988, il devient ensuite doyen de la faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de Yaoundé II.

Membre de la commission de droit international des Nations unies, Maurice Kamto est marié et père de cinq enfants.

Son épouse Julie Kamto, inspectrice générale chargée des services au ministère des relations extérieures, le présente comme “un père attentionné et affable de travail”.

La lecture, notamment de grands textes philosophiques, l’écriture et le football, sont, entre autres, ses passions.

Sa contribution décisive à la résolution du différend qui a opposé le Cameroun au Nigeria au sujet de la presqu’île de Bakassi, revendiquée par les deux pays, a marqué un tournant décisif dans sa carrière.

Nommé ministre délégué de la Justice, en décembre 2014, il se réjouit d’avoir “modernisé le système judiciaire camerounais, et élaboré l’actuel code de procédure pénale, qui était en souffrance depuis presque 30 ans”.

Après sa démission du gouvernement en novembre 2011, avec d’autres personnalités politiques, il lance à Yaoundé le 13 août 2013, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) dont il défend les couleurs pour la présidentielle du 7 octobre 2018.

La crise qui secoue les régions anglophones ne laisse pas le candidat indifférent. Celui qui accuse le régime d’indifférence, promet d’effectuer sa première visite dans ces zones, s’il est élu président, afin de trouver une solution au conflit perdurant depuis un an.

Ses détracteurs l’accusent d’être un membre du système Biya pour l’avoir servi avant de démissionner et d’avoir un programme “hasardeux et incohérent.”, ce que le concerné réfute.

“Ils ont voulu me salir pour montrer qu’il n’y a personne de propre au Cameroun”, alors que “je suis un homme intègre” qui n’a “jamais pris un centime public”, se défend-t-il.

Le candidat Kamto qui se dit “prêt à être le troisième président de la République du Cameroun”, promet, d’assurer la “protection” du chef de l’Etat sortant Paul Biya, s’il est élu à l’issue du scrutin.

Porte-étendard du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), l’ex-ministre est soutenu par six partis politiques, des bases de certaines formations, des membres de la société civile et a obtenu le ralliement de l’ex-bâtonnier Akere Muna, figure de la lutte contre la corruption au Cameroun.

 

afrique-sur7.fr

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