Bernard Binlin Dadié naît le 10 janvier 1916 au sein du royaume d’Assinie dans la colonie française de Côte d’Ivoire. Koffi est son prénom traditionnel, Adou son “nom de tam-tam”, tandis que sa branche de rattachement N’zima est le clan Ehotilé.
Elevé durant un bref moment dans une famille catholique, il adopte à son baptême en 1926, le prénom de l’instituteur Bernard Satigui Sangaré dont il est le pensionnaire à Dabou, abandonnant celui de Koffi.
Bernard Binlin Dadié est le fils de Gabriel Dadié, un auxiliaire de l’administration coloniale, né en 1891 et enrôlé dès l’âge de 12 ans en qualité d’apprenti télégraphiste au Service des Postes et des équipes du Capitaine Schiffer, chargé d’installer la ligne du télégraphe de Bingerville à Korhogo. Bernard Dadié a été marié à Rose Assamala Koutoua et est père de neuf enfants.
Parcours de prouesse pour Bernard Dadié
Son père, Gabriel Binlin Dadié, fondateur de l’association « Syndicat des Planteurs Africains » qui a joué un rôle dans le Parti Démocratique de la Côte d’Ivoire, et son oncle Melantchi, fermier à Bingerville, l’ancienne capitale de la Côte d’Ivoire, ont élevé Dadié.
À cette époque, Dadié a developpé ses croyances philosophiques sous l’influence de la culture et de la société. Dadié s’est rendu compte de l’importance de la famille et de la communauté. Pendant la première partie de sa vie, Dadié a connu la colonisation. Il a étudié en Côte d’Ivoire à Grand Bassam et puis à Bingerville.
Bernard Dadié est considéré comme le père de la littérature ivoirienne. Après avoir terminé ses études, Dadié a travaillé pour Le Réveil, un journal du Rassemblement Démocratique Africain (RDA). Dadié a été un membre actif de la RDA au Sénégal jusqu’en 1947. A ce moment, Dadié est devenu activiste en Afrique et a participé à la création du mouvement de la négritude et a essayé de déconstruire le colonialisme français.
Il a travaillé pour l’indépendance avec le Parti Démocratique de la Côte d’Ivoire, et en 1950, a été emprisonné pour ses efforts. Les troubles de février 1949 le conduisent en prison pour seize mois, où il tient un journal qui ne sera publié qu’en 1981, Carnets de Prison où il s’adresse à la lutte africaine.
A l’indépendance la Côte d’Ivoire, il exerce tour à tour les fonctions de chef de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, de directeur des Affaires culturelles, d’inspecteur général des Arts et Lettres, et, en 1977, il devient ministre de la Culture et de l’Information.
En 1965, il obtient le Grand prix littéraire d’Afrique noire pour Patron de New York, et le prix UNESCO/UNAM en 2016 pour son action en faveur de la culture africaine. Le Grand Prix des mécènes de l’édition 2016 des Grands Prix des associations littéraires lui a également été décerné le 9 mars 2017 à Yaoundé, au Cameroun, en hommage à toute son œuvre bibliographique.
Bernard Dadié, père de la négritude en Côte d’Ivoire
Bernard Dadié est reconnu pour ses écrits et ses efforts de défendre la culture africaine. Dadié a grandi sous l’influence française et les effets de la colonisation sont un thème principal de ses écrits. Il écrit de l’importance de préserver la culture et l’identité africaines.
Selon lui, il est important que les Africains rappellent leur héritage. Dadié a publié des textes anticolonialistes et des contes qui montrent la beauté d’être Africain. Il valorise son peuple avec ses mots. Aujourd’hui, Dadié est considéré comme une des figures les plus importantes d’Afrique et l’écrivain ivoirien le plus important.
Son respect pour la culture africaine a inspiré Dadié à établir le Cercle Culturel et Folklorique de la Côte d’Ivoire en 1953. La même année, Dadié a publié son premier roman, Climbié, qui décrit la vie d’une société rurale de la Côte d’Ivoire. Il a servi comme ministre des Affaires Culturelles de 1977 jusqu’en 1986, et a fait des efforts pour promulguer les arts africains.
Avec les publications Un Négre à Paris (1959), Patron de New York (1964), et La Ville où nul ne meurt (1968), Dadié a créé un nouveau genre de littérature africaine qui s’appelle les chroniques. Ses chroniques sont les études des autres cultures et ce sont des efforts de préserver ces cultures. Les poèmes Dans tes yeux et Je vous remercie, mon Dieu (tirés du recueil La Ronde des jours 1956) montrent les croyances de Dadié qui a beaucoup d’espoir pour l’avenir.