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En Côte d’Ivoire, entreprendre avec zéro franc, avec l’aide de la Fafede

Sortir du chômage en lançant son entreprise avec zéro financement extérieur. Voilà le concept de l’économiste Samuel Mathey et de son ONG la Fafede, Fondation africaine pour l’entreprenariat et le développement économique qui tient son congrès, ces jours-ci, à Abidjan. Sur un continent très jeune où le taux de pauvreté tourne autour de 50 %, entreprendre avec zéro franc peut apparaître comme une arme contre la pauvreté et le chômage des jeunes, et pour l’autonomisation des femmes.

Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto

Créer son entreprise à partir de rien, puis la développer, est un mythe qui peut devenir réalité pour qui est motivé, bien conseillé et accompagné, assure Samuel Mathey, président de la Fafede.

« Le grand problème en Afrique c’est que l’on n’a pas beaucoup d’entrepreneurs. Le taux d’entrepreneurs est entre 2 et 5 pour 1 000 habitants, contrairement à des pays comme les Etats-Unis qui sont à 100/150. Ce qui empêche les Africains d’être entrepreneurs, ce sont les moyens. Ils vous disent : ” On n’a pas l’argent, on n’a pas les financements “. Nous avons donc monté des cours pour montrer qu’il est possible d’entreprendre avec juste le peu que tu as dans ta main et, progressivement, après tu peux obtenir des financements pour grandir », explique-t-il.

La Fédération ivoirienne des PME adhère au concept et accompagne aussi des jeunes qui se lancent. « Ce sont des façons de faire comprendre que l’on n’est pas obligé d’attendre des investissements. Moi, j’allais toujours faire la queue devant les banques », assure Joseph Boguifo, président de la fédération.

Chifolo Silue a 38 ans, un niveau d’étude de CM2 et un parcours de vie chaotique. Il y a quelques années, il a lancé son entreprise de pavés, à partir de zéro, grâce à la formation de la Fafede: « C’est d’abord un état d’esprit, c’est-à-dire que je dois chercher à me qualifier devant les clients pour qu’ils me fassent confiance, qu’ils achètent mon matériel et que je commence à travailler. Cela m’a permis d’avoir, actuellement, plus de quinze machines et d’employer plus de 50 ouvriers. L’année dernière, j’ai fait un chiffre d’affaires qui avoisine à 100 millions. »

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